«Le gouvernement sri-lankais doit veiller à ce que ses forces respectent pleinement le droit international, et en particulier les dispositions concernant la protection des civils contre les conséquences des hostilités, a déclaré Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International. Il doit accepter les combattants LTTE qui veulent se rendre, et traiter avec humanité les combattants LTTE qui ont déposé les armes. Les Tigres tamouls doivent également protéger les civils ainsi que tout soldat sri-lankais fait prisonnier.»
Plus de 200 000 personnes déplacées, parmi lesquelles environ 80 000 enfants, ont besoin de secours mais aussi de protection contre les atteintes aux droits humains.
Amnesty International demande au gouvernement sri-lankais:
- de permettre aux organisations humanitaires nationales et internationales, y compris l’Organisation des Nations unies et le Comité international de la Croix-Rouge, de se rendre librement auprès de tous ceux qui en ont besoin, et de faciliter les opérations de ces instances;
- d’autoriser immédiatement des observateurs indépendants nationaux et internationaux à se rendre librement sur place pour surveiller la situation et empêcher que des violations des droits humains – actes de torture ou autres formes de mauvais traitements, détentions arbitraires ou disparitions forcées – ne soient commises;
- de prendre des mesures pour protéger les personnes déplacées, en mettant en place notamment une procédure adéquate d’enregistrement, qui constitue un moyen efficace de lutter contre les disparitions forcées par exemple.
«La communauté internationale doit en outre demander que des observateurs indépendants soient rapidement déployés dans les endroits critiques tels que les points d’enregistrement et de filtrage, les camps pour personnes déplacées et les lieux de détention», a précisé Sam Zarifi.
Amnesty International soutient l’appel en faveur de la tenue d’une séance spéciale du Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour qu’une attention soit portée à l’évolution de la situation au Sri Lanka, et elle demande aux Nations unies de nommer sans attendre une commission d’enquête internationale.
«Il faudra que cette commission enquête sur les allégations de violations du droit international humanitaire et relatif aux droits humains commises par toutes les parties au conflit, et qu’elle fasse des recommandations sur les meilleurs moyens à mettre en œuvre pour établir toutes les responsabilités», a conclu Sam Zarifi.