Les civil·e·s tamoul·e·s ont subi des violations des droits humains massives, autant de la part de l’armée que de la part des LTTE aujourd’hui vaincus. De nombreuses preuves d’actes de torture, d’exécutions extrajudiciaires et de disparitions forcées de milliers de personnes ont été réunies par Amnesty International et d’autres organisations. Ces exactions ont eu lieu plus particulièrement au cours des derniers mois d’affrontements, lorsque les observateurs et observatrices indépendant·e·s de l’ONU, les médias et les organisations d’aide internationales étaient pour la plupart interdits d’entrée dans cette zone de conflit. Le gouvernement sri-lankais, sous la présidence de Mahinda Rajapakse, nie les crimes de guerre et n’a pas poursuivi les responsables en justice.
Après la fin de la guerre, les forces armées ont détenu près de 300000 Tamoul·e·s déplacé·e·s par l’offensive. Plusieurs dizaines de milliers de personnes, hommes et femmes soupçonn·é·e·s d’avoir collaboré avec les rebelles, ont été placé·e·s dans des «camps de rééducation» où ils sont encore détenu·e·s jusqu’à nos jours, selon des témoignages indépendants. Les personnes libérées pourraient retourner chez elles dans les régions du nord du pays, toutefois constamment sous contrôle militaire du gouvernement.
Selon les médias sri-lankais, des centaines de Tamoul·e·s ont porté plainte après la disparition de leurs proches dont ils sont toujours sans nouvelles. Une commission de réconciliation a été mise en place par le gouvernement, mais son indépendance n’est pas garantie. C’est pourquoi Amnesty International, ainsi que les organisations Human Rights Watch et International Crisis Group, ont refusé de collaborer avec elle.
Population tamoule Réparation exigée
En mai 2009, les Tigres de libération de l’Eelam tamoul (LTTE) étaient écrasés par le gouvernement après vingt-six ans de guerre civile. Un an et demi plus tard, les souffrances de la population tamoule sont encore vives.