«Les tribunaux de l'Azerbaïdjan ont montré une nouvelle fois que l'état de droit n'existe pas dans ce pays lorsque des intérêts politiques sont en jeu», a souligné Nadia Boehlen, porte-parole à la Section suisse d'Amnesty International.
Le 4 mai 2011, Jabbar Savalan a été condamné à deux ans et demi d'emprisonnement après avoir utilisé Facebook pour appeler à des manifestations contre le gouvernement. Il a été jugé sur la base d'accusations de détention de stupéfiants qu'Amnesty International estime fabriquées de toutes pièces. Jabbar Savalan fait partie des 17 prisonniers d'opinion actuellement derrière les barreaux en Azerbaïdjan, à la suite de la répression menée par les autorités contre des manifestations pacifiques en mars et avril 2011.
«Quelques mois avant le Concours Eurovision de la chanson, le gouvernement azerbaïdjanais fait en sorte de museler toute voix critique», a déclaré Nadia Boehlen. «Les défenseurs des droits humains craignent à raison que le concours ne soit utilisé à des fins de propagande.»
La date de la sélection du candidat qui représentera la Suisse au Concours Eurovision de la chanson, le 10 décembre, coïncide avec le Journée internationale des droits humains. Amnesty International a donc écrit aux 14 candidats pour les appeler à s'engager en faveur de la liberté d'expression et des droits humains en Azerbaïdjan.
Des militants d'Amnesty International distribueront des PINs «FREE ME» lors de l'émission en direct de la Télévision Suisse Romande qui retransmettra la sélection du candidat pour la Suisse. Ils entendent ainsi sensibiliser le public au destin de Jabbar Savalan. La population en Azerbaïdjan ne peut pas exprimer librement ce qui lui tient vraiment à coeur: le désir de liberté et de justice.