L’Azerbaïdjan est loin d’être un exemple en matière de liberté d’expression. Les journaux et les médias télévisés sont dans une très large mesure contrôlés par le gouvernement, et les médias étrangers ont vu leur diffusion considérablement réduite depuis quelques années. Plusieurs individus qui ont exprimé leur opposition au gouvernement ont été arrêtés, jetés en prison, menacés, ou ont perdu leur emploi. Des manifestations pacifiques ont été réprimées avec une brutalité inutile, et leurs organisateurs ont été poursuivis en justice.
«Il est terriblement ironique qu’un forum sur les bonnes pratiques d’internet se tienne en Azerbaïdjan»
(Max Tucker, responsable de campagne pour l’Azerbaïdjan à Amnesty International)
Ces intimidations et ces limitations des droits humains trouvent un écho dans le domaine de la communication, et particulièrement sur internet. A l’instar des autres médias, les blogs, sites web et plates-formes sociales sont soumis à un contrôle étatique rigoureux. De fait, le gouvernement s’est octroyé le droit d’intercepter des échanges privés sur internet, sans avoir à justifier ces intrusions dans le domaine privé. Une nouvelle loi qui renforcerait encore le contrôle étatique sur la communication sur internet est en cours d’examen. «Dans ces conditions, il est terriblement ironique qu’un forum des Nations Unies sur les bonnes pratiques d’internet se tienne en Azerbaïdjan» , a déclaré Max Tucker, responsable de campagne pour l’Azerbaïdjan à Amnesty International.
Amnesty International appelle les entreprises actives dans le domaine de l’internet et des médias digitaux à prendre leur responsabilité au sérieux. Ces entreprises doivent en particulier se positionner contre toute forme de censure ou de restriction à la liberté d’opinion en ligne et s’engager pour le respect des droits humains.
Amnesty International appelle les organisations internationales, les membres de l’Union européenne et les partenaires bilatéraux de l’Azerbaïdjan à :
- Insister d’avantage sur le respect des droits humains dans leurs relations avec les autorités azerbaïdjanaises, notamment en évoquant des cas avérés de violations de ces droits par les autorités concernées ;
- Demander la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers et de toutes les prisonnières d’opinion ;
- Renforcer leur soutien aux défenseurs des droits humains et aux militants indépendants de la société civile en Azerbaïdjan.
Un rapport qui synthétise les principales violations des droits humains constatés par Amnesty International en Azerbaïdjan, notamment sur internet, est disponible en pièce jointe.
Communiqué de presse publié le 1 novembre 2012, Londres/Lausanne. Contact du service de presse