Cent vingt millions de personnes suivront le Concours Eurovision sur leur petit écran. Le gouvernement azerbaïdjanais mène donc une coûteuse campagne de relations publiques dans le but de présenter le pays sous le meilleur jour. Les prisonniers politiques et la restriction massive à la liberté d'opinion et de réunion ne correspondent pas à l'image du pays que les autorités entendent véhiculer.
L'organisatrice du Concours Eurovision de la chanson, l'Union Européenne de Radio-Télévision (UER), est au courant de cette situation critique. Mais elle n'a pour l'instant pas eu le courage de dénoncer publiquement la répression et la restriction du droit à la liberté d'expression en Azerbaïdjan.
Amnesty International souhaite amener l'UER à prendre position par rapport aux violations des droits humains en Azerbaïdjan. Avec une présence devant les bureaux de l'UER, des militants genevois d'Amnesty exigent que celle-ci s'engage pour la libération des quatorze prisonniers de conscience retenus derrière les barreaux depuis plus d'une année, cela uniquement parce qu'ils ont critiqué le gouvernement dans la rue ou sur Facebook. A la veille du concours, l'UER doit user de son influence, et exiger que le gouvernement azerbaïdjanais respecte la liberté d'expression et d'association.
Contexte
L'année dernière, l'Azerbaïdjan a remporté le Concours Eurovision avec la chanson «Running scared». Les personnes qui manifestent en faveur de la liberté et des droits humains en Azerbaïdjan doivent régulièrement fuir «en courant la peur au ventre». Inspirées par le «Printemps arabe», des manifestations pacifiques pour plus de liberté ont également été organisées entre mars et avril 2011 en Azerbaïdjan. Le régime du président Ilham Aliyev les a brutalement réprimées et a arrêté de nombreux militants. Un simple appel à la liberté dans la rue peut provoquer une action musclée de la police et une arrestation arbitraire. A l'heure actuelle, quatorze personnes sont toujours en prison, cela uniquement parce qu'elles ont critiqué le gouvernement dans la rue ou sur Facebook. A la veille du Concours Eurovision, le régime s'entête dans son attitude répressive. Lors des manifestations de mars 2012, des personnes ont à nouveau été battues jusqu'au sang et arrêtées. Par ailleurs, la compagnie pétrolière étatique SOCAR est impliquée dans de graves violations des droits humains, en particulier dans des cas d'expulsions forcées. Amnesty International souhaite utiliser le Concours Eurovision pour obtenir la libération des prisonniers de conscience et le respect de la liberté d'opinion et des droits humains en Azerbaïdjan.
Communiqué de presse publié le 30 avril 2012, Berne - Lausanne
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