Le 12 mars 2013, un tribunal de Bakou a déclaré le rédacteur en chef du journal Khural coupable de corruption, d’extorsion de fonds par la menace, de non-exécution d’une décision judiciaire et d’évasion fiscale. «Le procès d’Avaz Zeynalli a été entaché de graves irrégularités. Nous avons de bonnes raisons de croire que les poursuites engagées à son encontre et sa condamnation étaient le fruit de considérations politiques», a indiqué David Diaz-Jogeix, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.
Avaz Zeynalli critique régulièrement le fort niveau de corruption de son pays et la répression exercée par le président Ilham Aliyev contre les journalistes indépendants et les opposants. Avant que ces charges ne soient retenues contre lui, Avaz Zeynalli avait déjà été en butte à une série de mesures de représailles de la part des autorités, désireuses de faire taire cette voix critique. Son journal avait notamment été saisi et sa parution bloquée.
«Avaz Zeynalli est connu pour ses articles critiquant les autorités azerbaïdjanaises et leur répression de toute forme de dissidence», a indiqué David Diaz-Jogeix. «Leur détermination à le poursuivre envers et contre tout, en présentant de nouvelles inculpations et en remplaçant les témoins une fois des éléments clés discrédités, semble découler de la volonté de se venger face à ses critiques.»
Un procès inique et sans crédibilité
L’avocat d’Avaz Zeynalli a déclaré à Amnesty International que toute la procédure, depuis l’arrestation jusqu’au procès, était marquée par de graves violations. Avaz Zeynalli a été interpellé par des hommes en civil qui ne se seraient pas identifiés et l’ont fait monter dans une voiture sans aucune explication.
Il n’a pas pu consulter l’avocat de son choix lors de son interrogatoire au Département de la lutte contre la corruption du bureau du procureur général. Tout au long du procès, la défense s’est vu refuser l’accès à des éléments de preuve essentiels, tels que l’original d’un enregistrement dans lequel Avaz Zeynalli exigerait un pot-de-vin. Elle n’a pas pu procéder au contre-interrogatoire de témoins clés.
«La condamnation d’Avaz Zeynali est révélatrice de la répression vigoureuse qu’exerce le gouvernement contre les journaliste indépendants, les militants de la société civile et les organisations non gouvernementales (ONG), a conclu David Diaz-Jogeix. Cette politique ne peut pas se poursuivre en dehors de tout contrôle. Le droit à la liberté d'expression et de réunion ne saurait être piétiné indéfiniment.»