Intitulé When everyone is silent: Reparation for survivors of war-time rape in Republika Srpska in Bosnia and Herzegovina, ce document donne un aperçu de la situation actuelle des victimes de viols commis durant la guerre et s'inscrit dans le cadre du projet conçu par Amnesty International afin que celles-ci obtiennent justice et réparations.
Depuis le début de la guerre, l'organisation a recueilli de nombreux témoignages de femmes victimes d'actes de torture, notamment de viols répétés et généralisés, d'esclavage sexuel, de grossesses forcées et d'autres violences sexuelles.
«Le silence qui entoure les viols infligés aux femmes durant la guerre en Republika Srpska, crime universellement reconnu relevant du droit international, est assourdissant. Les autorités comme les médias préfèrent ignorer la souffrance d'une partie de la population», a indiqué John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.
Vinko Lale, président d'une association locale des prisonniers des camps a raconté à Amnesty International : «Bien souvent, par peur de la condamnation sociale, ces femmes ne veulent pas dire qu'elles ont été violées, préférant expliquer qu'elles ont subi diverses formes de torture. Si elles savaient qu'en brisant le silence elles iraient mieux, peut-être se sentiraient-elles capables d'en parler.» En raison des viols et d'autres atteintes aux droits humains perpétrés pendant la guerre, de nombreuses victimes développent un syndrome de stress post-traumatique et des troubles psychologiques. «Les autorités de la Republika Srpska doivent tout d'abord reconnaître, haut et fort, que des viols et d'autres formes de violences sexuelles ont été perpétrés durant la guerre. Cela favorisera un climat propice au débat public sur la question ; les victimes se sentiront suffisamment en confiance pour se manifester, raconter leur histoire et réclamer justice, a indiqué John Dalhuisen. Il convient d'identifier le nombre de victimes de crimes de guerre de nature sexuelle et de déterminer leurs besoins aujourd'hui. Il faut faire en sorte que le système de santé publique soit en mesure de leur offrir les soins médicaux et psychologiques nécessaires.»
Complément d'information
Sur les dizaines de milliers de crimes sexuels qui auraient été commis contre des femmes et des jeunes filles durant la guerre en Bosnie-Herzégovine depuis 1995, moins de 40 affaires ont été instruites, soit par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à La Haye, soit par les tribunaux des entités fédérées et de l'État.
Le gouvernement central de Bosnie-Herzégovine met au point diverses mesures législatives et lignes de conduite afin de garantir que les victimes de crimes relevant du droit international bénéficient de réparations. Il convient de les mettre en œuvre au niveau des entités fédérées, y compris en Republika Srpska, où les autorités doivent respecter les droits des victimes et leur allouer des réparations.
Communiqué de presse publié le 31 octobre 2012, Londres, Lausanne. Contact du service de presse