Suite aux déclarations du Président Emmanuel Macron sur la politique d'asile de la France ce jeudi 27 juillet 2017 à Orléans, Jean-François Dubost, responsable du programme Protection des populations chez Amnesty International France, a déclaré:
«La volonté du Président Macron de déployer des missions de l'OFPRA dans des pays tiers sûrs, plus proches des pays d'origine des conflits, est une nouvelle importante. Cette mesure permettrait aux réfugiés d’éviter d'avoir à mettre leur vie en danger pour trouver refuge.
La France s’est engagée timidement dans la réinstallation des réfugiés venus de Syrie ces dernières années. L'affirmation vigoureuse du Président français doit rapidement être suivie de décisions quant au nombre et aux nationalités des personnes qui bénéficieront de cet engagement.
«La France devrait se concentrer sur le renforcement des capacités de sauvetage en Méditerranée centrale pour éviter que le taux de mortalité continue son ascension vertigineuse.»
- Jean-François Dubost, responsable du programme Protection des populations chez Amnesty International France
En revanche, il est beaucoup plus inquiétant d'entendre ce dont la presse s’est fait écho concernant l'établissement de centres d'examen des demandes d'asile dans des pays tiers, et en particulier en Libye. Les personnes migrantes et réfugiées sont exposées à de terribles violences en Libye comme la torture, le travail forcé, la détention arbitraire. Ces mauvais traitements sont infligés à la fois par les autorités gérant les centres de détention gouvernementaux et par des groupes privés. L'impunité est totale.
Dans ce contexte, mettre en place des centres d'examen des demandes d'asile en Libye est une idée extrêmement dangereuse qui doit être abandonnée. Cela aurait notamment pour effet de piéger des personnes dans un pays qui n'a pas de système d'asile, ne peut pas leur offrir une protection et conduirait à des violations inévitables des droits humains.
La France devrait se concentrer sur le renforcement des capacités de sauvetage en Méditerranée centrale pour éviter que le taux de mortalité continue son ascension vertigineuse.»