La police a utilisé des balles en caoutchouc, des grenades à balles urticantes et des gaz lacrymogènes contre des manifestants en très grande majorité pacifiques qui ne menaçaient pas l'ordre public. L’organisation de défense des droits humains a documenté de nombreux cas d'utilisation excessive de la force par la police.
«Alors que les nuages de gaz lacrymogène se dissipent, une image plus claire se dessine qui montre que la police a fait un usage excessif de la force contre des manifestants largement pacifiques, des journalistes et même des enfants», a déclaré Rym Khadhraoui, chercheur d'Amnesty International en Europe occidentale.
«Si le maintien de l'ordre lors de manifestations est une tâche difficile et si certains manifestants ont commis des actes illégaux et violents, il est essentiel que le droit français et le droit international des droits de l'homme soient respectés. La police a le devoir de maintenir l'ordre public et, ce faisant, elle ne peut recourir à la force que lorsque cela est strictement nécessaire. Si l'usage de la force est inévitable, il doit être fait avec modération» a ajouté Rym Khadhraoui.
Selon les chiffres officiels, 1 407 manifestants ont été blessés – dont 46 grièvement - depuis le début des manifestations, le 17 novembre. Au total, 717 policiers, gendarmes et pompiers ont également été victimes de violences. Si les autorités ont condamné à plusieurs reprises et légitimement les actes de violence perpétrés par des manifestants, elles n'ont à ce jour ni exprimé leur préoccupation quant à l'usage excessif de la force par la police, ni mandaté d’enquête indépendante, impartiale et efficace sur les abus commis par les forces de l’ordre.
Amnesty International a réuni de nombreux témoignages faisant état de violences policières. Les détails sont disponibles en anglais sur le site amnesty.org