D'après les informations qu'a reçues Amnesty International, le groupe comprenait six adultes, dont deux parents qui voyageaient avec leurs quatre enfants âgés de un à six ans. Selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), leurs demandes d'asile n'ont pas été examinées, ce qui rendrait leur renvoi illégal.
«Si ces réfugiés ont été renvoyés en Turquie sans que leur demande d'asile ne soit pleinement étudiée, il s'agit alors d'un cas de refoulement. C'est une violation déplorable des obligations internationales qui incombent à la Grèce, au mépris de la sécurité du groupe, a déclaré Giorgos Kosmopoulos, chercheur sur les droits des migrants en Europe à Amnesty International.
«Les chefs d'État qui se réunissent à Bruxelles exercent une pression énorme sur la Grèce pour qu'elle accélère les renvois vers la Turquie, mais on ne peut balayer sous le tapis les obligations juridiques concernant le droit des réfugiés et demandeurs d'asile de voir leurs demandes d'asile examinées de manière exhaustive et individuelle.»
Complément d’information
- Selon le HCR, un groupe de 91 personnes est arrivé sur l'île de Milos le 14 octobre. Ces personnes ont ensuite été transférées dans un centre d'accueil et d'identification sur l'île de Leros, où elles ont clairement indiqué aux autorités concernées leur volonté de demander l'asile en Grèce. Parmi le groupe figuraient 10 Syriens, qui ont été transférés vers l’île de Kos, d’où ils ont été renvoyés par avion à Adana, en Turquie, sans que leurs demandes d'asile ne soient dûment prises en compte et sans les garanties de procédure adéquates. Le HCR a demandé aux autorités grecques de fournir des éclaircissements sur ce cas.
- Un avocat de l'île de Leros a déclaré à Amnesty International qu'il n'avait pas été autorisé à rencontrer le groupe. Le 19 octobre, il s'est rendu au poste de police d'Agia Marina et a demandé des explications concernant le motif et l'objectif de leur détention et a demandé à rencontrer le groupe détenu dans ce poste. Les policiers n’ont pas répondu à ses questions, mais lui ont répondu qu'ils avaient reçu l'ordre par oral de transférer le groupe vers l'île de Kos et lui ont refusé la possibilité de les voir.
- D'après la police grecque, le 20 octobre, 14 ressortissants syriens ont été renvoyés de l'île de Kos vers Adana, en Turquie, aux termes des dispositions de l'accord conclu entre la Turquie et l'Union européenne (UE). Selon la police, 10 d'entre eux n'avaient pas exprimé l'intention de demander l'asile et les quatre autres avaient retiré leurs demandes d'asile.