Discussion avec les femmes réfugiées en dehors du camp d'Elliniko le 21 mai 2017. © Lene Christensen/Amnesty International
Discussion avec les femmes réfugiées en dehors du camp d'Elliniko le 21 mai 2017. © Lene Christensen/Amnesty International

Grèce Fermeture des camps de réfugiés d'Elliniko à Athènes

Communiqué de presse publié le 23 mai 2017, Athènes-Genève. Contact du service de presse
Les autorités grecques doivent veiller à ce que les réfugiés et les migrants qui doivent être évacués de trois camps d'Elliniko à Athènes à partir du 23 mai soient relogés de manière sûre et adéquate.

«Nul ne va regretter la fermeture de ces camps insalubres et dangereux, mais le fait que leurs habitants n'aient pas reçu d'informations sur leur expulsion imminente n'a fait qu'accroître leurs peurs et leurs angoisses, a déclaré Monica Costa Riba, chargée de campagne régionale à Amnesty International.

«Les autorités doivent de toute urgence garantir qu’aucun d’entre eux ne se retrouvera sans abri ni ne sera mis en danger du fait de cette fermeture.» - Monica Costa Riba

«Aucune consultation n'a été menée avec les habitants des camps d'Elliniko, tenus dans l'ignorance quant au moment et au lieu où ils vont être transférés. Les autorités doivent de toute urgence garantir qu’aucun d’entre eux ne se retrouvera sans abri ni ne sera mis en danger du fait de cette fermeture. Il faut trouver des solutions de relogement sûres et adéquates, qui prennent en compte les besoins particuliers des femmes et des filles.»

Amnesty International avait demandé à se rendre dans les camps entre le 21 et le 23 mai, ce qui lui a été refusé, mais les chercheurs ont interrogé des habitants en dehors d'Elliniko. Un Afghan a déclaré à Amnesty International: «Ils ne nous donnent aucune information, ce qui génère beaucoup d'angoisse... Ils veulent nous embrouiller pour que nous ne puissions pas décider et qu'ils décident pour nous.» Une femme afghane a déclaré à Amnesty International: «Nous avons demandé à tout le monde, mais personne ne nous dit rien. J'ai vraiment peur de me retrouver à la rue.»

L'évacuation des camps de réfugiés d'Elliniko à Athènes doit débuter le 23 mai dans la matinée. Plus de 800 réfugiés et migrants, pour la plupart originaires d'Afghanistan, vivent actuellement sous des tentes.

La Suisse doit s’engager davantage

En 2016, près de 175'000 personnes sont arrivées par bateau en Grèce. Sur les îles de la mer Égée et sur le continent des milliers de réfugiés vivent dans des conditions indignes sous des tentes ou dans des camps. Dans le cadre de la visite de Simonetta Sommaruga en Grèce, la Section suisse d’Amnesty International réitère les demandes qu’elle a adressées au Conseil fédéral. La Suisse doit respecter au plus vite la promesse faite fin 2015 d’accueillir d’ici fin 2017 un contingent de 1500 personnes de Grèce et d’Italie. Jusqu’à présent, 317 personnes ont été accueillies de Grèce et 605 d’Italie. Elle doit aussi offrir à la Grèce une aide adaptée pour les enregistrements et les procédures d’asile. Enfin, la Suisse doit continuer de suspendre les renvois de requérants d’asile vers la Grèce dans le cadre du système Dublin. Cette année, aucune personne n’a encore été renvoyée en Grèce en vertu des accords de Dublin. L’année passée en revanche, 5 personnes ont été renvoyées en Grèce en vertu de ces accords.