Discrimination des roms en Hongrie Violentes agressions contre des Roms en Hongrie

En Hongrie, les Roms vivent dans la pauvreté, sont marginalisé•e•s et discriminé•e•s dans les domaines de la formation et de la construction de logements et sont en outre constamment victimes d’une ...

En Hongrie, les Roms vivent dans la pauvreté, sont marginalisé•e•s et discriminé•e•s dans les domaines de la formation et de la construction de logements et sont en outre constamment victimes d’une violence dictée par le racisme.

Depuis 2008, de violentes agressions ont été perpétrées par des civils contre des Roms et au moins six personnes ont été tuées jusqu’à présent. Les autorités hongroises ne réagissent pas suffisamment et avec fermeté à ces attaques. Les enquêtes menées à ce sujet n’aboutissent pas, car le racisme envers les Roms, ouvertement déclaré, n’est pas considéré comme un problème en Hongrie et, par conséquent, n’est pas pris en considération comme mobile d’un crime.

L’hostilité envers les Roms ainsi que des préjugés lourds de conséquences sont très répandus dans la population hongroise. Il ressort par exemple d’une analyse menée en 2005 que 62 pour cent de la population hongroise pensent que les Roms sont génétiquement programmé•e•s à la criminalité.


Gyöngyöspata, au nord-est de Budapest, est devenu en mars de cette année un foyer de conflits entre la minorité ethnique et une population de droite prête à recourir à la violence. Le 6 mars  2011, Jobbik, le parti d’extrême-droite siégeant au Parlement hongrois, a organisé dans ce village au nord-est de Budapest une marche de protestation à laquelle ont participé 2'000 à 3'000 personnes. Ce parti y aurait été invité, après un prétendu incident, afin de  « protéger les Hongrois et les Hongroises »: un homme âgé s’était suicidé, apparemment après avoir été importuné par les Roms vivant à cet endroit. Gabor Vona, le président du parti Jobbik, a parlé de « terreur tsigane » que subirait la population hongroise.


Après cette marche de protestation, le groupe ultranationaliste Szebb Jövöert a patrouillé en uniforme dans le village pendant des semaines, répandant crainte et effroi parmi les Roms. Pour cette raison, nombre de familles roms n’ont plus osé envoyer leurs enfants à l’école. Le groupe aurait également hurlé pendant la nuit des menaces de mort devant les habitations des Roms et effrayés ceux-ci avec des armes et des chiens. Certaines personnes ont rapporté que des membres de la milice en uniformes militaires sillonnaient le village et que beaucoup portaient des fouets et des haches.  Szebb Jövöert est ouvertement soutenu par le parti d’extrême-droite Jobbik.


Certains membres d’ONG hongroises, des collaborateurs et collaboratrices de la section hongroise d’Amnesty International et d’autres activistes ont assisté à ces intimidations et rapporté que la police n’a rien fait pour les empêcher. Le 16 mars 2011, quatre personnes ont certes été arrêtées après une rencontre des gens du village à laquelle la population rom n’avait pas pris part, apparemment en raison du climat raciste qui régnait.  La police a en outre installé des postes de contrôle, mais ordre a été donné aux Roms de « bien se comporter» afin que rien ne leur arrive.

Mai 2011