Le Procureur général John Larkin a déclaré qu'il ne devrait y avoir ni information judiciaire pour déterminer les causes de la mort, ni enquête d'aucune sorte, ni poursuites judiciaires pour les homicides commis avant la signature de l'accord de paix dit « du Vendredi saint » (ou accord de Belfast), en 1998.
«L'appel lancé le 20 novembre par le Procureur général accorderait, dans les faits, une amnistie générale pour des atteintes et des violations des droits humains commises par toutes les forces en présence durant trente années de violences politiques en Irlande du Nord. Ce serait une trahison absolue du droit fondamental des victimes à la justice, a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International. Une telle mesure foulerait au pied les normes internationales des droits humains et perpétuerait l'impunité.»
«Amnesty International est bien consciente des difficultés que représentent des procédures judiciaires après tant d'années, mais il n'en reste pas moins vital, lorsqu'il existe suffisamment d'éléments probants, que les personnes soupçonnées d'avoir perpétré des homicides, des attaques ayant mis des vies en danger, ou des actes de torture et autres mauvais traitements soient traduites en justice.»
«Bien trop souvent déjà, les enquêtes bancales sur les atteintes et violations des droits fondamentaux commises par le passé n'ont pas apporté aux victimes ce que celles-ci étaient en droit d'attendre. Les suggestions émises le 20 novembre par le Procureur général seraient une nouvelle trahison pour les nombreuses victimes d'Irlande du Nord.»
En septembre, Amnesty International a publié un rapport intitulé Northern Ireland: Time to deal with the past. Ce rapport conclut que le système d'enquête non global établi en Irlande du Nord s'est avéré inadapté à la tâche qui consistait à faire toute la lumière sur les atteintes et violations des droits humains commises par toutes les parties durant trente années de violences politiques. Amnesty International continue d'appeler à la mise en place d'un mécanisme complet chargé d'examiner le conflit dans son ensemble, d'établir la vérité sur les violations des droits humains non élucidées et de déterminer les responsabilités.