Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, restera comme un jour historique dans la vie des femmes en Irlande. Le gouvernement irlandais a en effet ratifié aujourd'hui la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique. (Convention d'Istanbul).
Il s’agit là d’une étape importante dans la lutte contre la violence sexiste à l'égard des femmes, qui permettra d'assurer une meilleure protection et un meilleur soutien aux victimes.
2018 année historique
L'Irlande est ainsi devenu le 34e pays à ratifier la Convention d’Istanbul. Fiona Crowley, directrice de la recherche et des affaires juridiques pour Amnesty International Irlande, déclare:
«Pour que la Convention soit efficace, sa ratification doit s'accompagner de mesures concrètes et pratiques de la part du gouvernement irlandais». Fiona Crowley, directrice de la recherche et des affaires juridiques pour Amnesty International Irlande
«2018 a été une année historique pour les droits des femmes en Irlande, avec la levée de l'interdiction constitutionnelle de l'avortement. Il est tout à fait approprié de marquer la Journée internationale de la femme 2019 par la ratification de la Convention d'Istanbul, qui, nous l'espérons, aura un impact réel sur la vie des femmes en Irlande. Nous espérons également que cette initiative incitera d'autres pays européens et l'UE à faire de même.»
«Mais pour que la Convention soit efficace, sa ratification doit s'accompagner de mesures concrètes et pratiques de la part du gouvernement irlandais. Les femmes et les filles qui ont été victimes de violence sexiste doivent pouvoir accéder à des services de soutien, des lignes téléphoniques d'urgence, des services médicaux, des conseils et une aide juridique. Le gouvernement doit allouer suffisamment de ressources aux ONG qui fournissent ces services essentiels».
Une convention inédite
La Convention d'Istanbul, adoptée par les 47 Etats membres du Conseil de l'Europe le 11 mai 2011, est le premier traité international visant spécifiquement la violence contre les femmes et la violence domestique.
Elle fixe des normes minimales en matière de prévention, de protection, de poursuites et d'élaboration de politiques intégrées. Les pays qui ratifient le traité sont tenus de protéger et d'aider les victimes de ces violences. L'Irlande deviendra le 34e pays à ratifier le traité.
A ce jour, 46 des 47 pays membres du Conseil de l'Europe ont signé la Convention et 33 d'entre eux l'ont également ratifiée.
Amnesty International a joué un rôle déterminant dans le processus d'élaboration de cette Convention, en tant qu'observatrice, en fournissant des informations fondées sur l'expérience des ONG dans leur travail avec les survivantes des violences sexistes, ainsi que sur les meilleures pratiques et les obligations existantes en vertu du droit et des normes internationales relatives aux droits humains. Ce traité reflète donc à la fois les normes internationales fondamentales et les vues de la société civile.