Dilmourat Khaïdarov
© Archive of the Association for Human Rights in Central Asia
Le 27 juin 2010, pendant la flambée de violences ethniques qui ont frappé le Kirghizistan, Dilmourat Khaïdarov, avocat ouzbek, a été arrêté par des membres de la police kirghize qui l’auraient torturé pendant trois jours dans le but de lui extorquer des aveux. Il a été inculpé pour avoir organisé des troubles de grande ampleur, y avoir participé et être impliqué dans l’homicide de trois membres de l’ethnie kirghize, un inspecteur des impôts et deux militaires, à Nariman, village majoritairement ouzbek, dans la région d’Osh, au sud du Kirghizistan.
Des policiers auraient frappé Dilmourat Khaïdarov au moyen de matraques en caoutchouc, notamment sur la tête et les doigts, l’auraient empêché de respirer au moyen d’un sac en plastique et lui auraient enfoncé des trombones sous les ongles. Il a toutefois refusé de signer des «aveux».
Le personnel médical qui a examiné Dilmourat Khaïdarov a constaté à deux reprises la présence sur son corps de contusions et d’autres signes de torture. À ce jour, aucune enquête n’a été diligentée sur ces allégations. En revanche, les accusations portées contre lui ont fait l’objet de compléments d’enquête à cinq reprises du fait de l’absence de preuves patentes. Il est toujours en détention provisoire et encourt la prison à perpétuité si la justice le reconnaît coupable.
L’enquête menée sur les crimes présumés de Dilmourat Khaïdarov n’a été ni exhaustive, ni impartiale, et aucune preuve directe ne permet de le relier à ces crimes. Certains témoins ont confirmé qu’il se trouvait ailleurs au moment de l’homicide de l’inspecteur des impôts; pendant l’enquête, les témoins oculaires de l’homicide des deux militaires ne l’ont pas reconnu.
Cette action est terminée.
Cette lettre fait partie des Lettres contre l’oubli de juin 2013. | Retour au sommaire des Lettres contre l’oubli | Télécharger le fichier Word | S'inscrire pour recevoir un e-mail chaque mois avec les nouvelles lettres.