L’Ambassade d’Ouzbékistan à Bruxelles n’a pas réservé d’accueil à Amnesty International. © Amnesty International
L’Ambassade d’Ouzbékistan à Bruxelles n’a pas réservé d’accueil à Amnesty International. © Amnesty International

«Stop Torture» en Ouzbékistan Pas moins de 140'000 signatures pour Muhammad Bekzhanov

5 octobre 2015
Plus de 140'000 personnes revendiquent la libération du journaliste Muhammad Bekzhanov à travers une pétition lancée par Amnesty. Le prisonnier d’opinion est détenu en Ouzbékistan depuis 16 ans.

A l’occasion du 61e anniversaire de Muhammad Bekzhanov, le 1er octobre, Amnesty International a remis quelque 140'000 signatures à l’Ambassade d’Ouzbékistan à Bruxelles. Parmi celles-ci, environ 5’000 ont été récoltées dans le cadre de la campagne « Stop Torture » en Suisse.

Seize dernières années en prison

Le journaliste Muhammad Bekzhanov est l’un des journalistes purgeant la plus longue peine d’emprisonnement dans le monde. Il a passé les seize dernières années en prison suite à un procès inéquitable. Il a été condamné sur la base d’aveux obtenus sous la torture, après avoir été battu et soumis à des décharges électriques. Aucune enquête effective concernant les allégations de torture n’a été menée jusqu’à ce jour.

La pétition lancée par Amnesty demande au président ouzbek Islam Karimov de libérer immédiatement Muhammad Bekzhanov au motif que les demandes répétées pour un nouveau procès, équitable celui-là, ont été ignorées durant les quinze dernières années. L’Ouzbékistan doit en outre modifier le Code de procédure pénale afin d'y introduire une interdiction absolue et explicite du recours à la torture pour obtenir des témoignages ou des aveux, ainsi que de l'utilisation en justice d'éléments de preuve arrachés sous la torture.

Torture et mauvais traitements

La torture et d'autres formes de mauvais traitements sont toujours utilisées en Ouzbékistan pour obtenir des «aveux» ou d’autres éléments à charge. Les tribunaux continuent à fonder très largement leurs décisions sur ces soi-disant «aveux» obtenus par la torture.

Amnesty International et d’autres organisations internationales n’ont pas accès au pays et ne peuvent donc pas examiner la situation sur place. L’Ambassade d’Ouzbékistan à Bruxelles a refusé la réception directe de la pétition d’Amnesty ; les signatures ont par conséquent été déposées dans leur boîte aux lettres.