Le tribunal municipal de Tachkent a ordonné la libération de Bobomourod Abdoullaïev, qui a été condamné à un an et six mois de travaux d’intérêt général. Ses trois coaccusés, le blogueur Khaïotkhan Nasreddinov et les hommes d’affaires Chavkat Olloïorov et Ravchan Salaïev, ont été mis hors de cause, selon le défenseur des droits humains ouzbek Soukrat Ikramov.
«Bobomourod Abdoullaïev a déjà payé au prix fort son activité de journaliste indépendant, en passant sept mois dans le centre de détention le plus tristement célèbre d’Ouzbékistan, où on l’aurait torturé pour lui faire "avouer" des faits inventés de toutes pièces. Il faut maintenant mener une enquête approfondie, impartiale et indépendante sur ces allégations, qui sont malheureusement monnaie courante en Ouzbékistan», a déclaré Denis Krivosheev, directeur adjoint pour l’Europe de l’Est et l’Asie centrale à Amnesty International.
«Si nous nous félicitons de la libération de Bobomourod Abdoullaïev et de ses coaccusés, beaucoup d’autres personnes croupissent toujours dans des prisons ouzbèkes pour des raisons politiques. Les autorités ouzbèkes ont récemment pris des mesures positives pour améliorer la situation désastreuse des droits humains dans le pays, mais leur discours réformiste n’a pas de sens si elles ne s’engagent pas à remédier aux atteintes commises par le passé.»
Journaliste indépendant et commentateur sportif, Bobomourod Abdoullaïev a été arrêté le 27 septembre 2017 à Tachkent par des agents du Service de la sécurité nationale (SSN) pour tentative de renversement de l’ordre constitutionnel de la République d’Ouzbékistan. Les agents du SSN lui reprochaient d’avoir écrit des articles séditieux sous pseudonyme.
Bobomourod Abdoullaïev a reconnu en mars 2018 qu’il avait utilisé un pseudonyme pour publier des articles critiques, mais il dément être l’auteur de textes appelant à la violence.
Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits humains ont lancé de nombreux appels sur cette affaire.