Jekaterina Samuzewich © Denis Bochkarev
Jekaterina Samuzewich © Denis Bochkarev

Condamnation des Pussy Riot un coup sévère porté à la liberté d’expression

La condamnation des trois membres du groupe punk féminin Pussy Riot à 2 années de détention pour «hoologanisme» constitue un coup sévère porté à la liberté d'expression en Russie. Un Tribunal de Moscou aujourd'hui condamné Nadeschda Tolokonnikowa, Jekaterina Samuzewich et Maria Aljochina à deux années d'emprisonnement pour avoir, en février dernier, chanté une chanson critique à l'encontre de Vladimir Poutine dans l'église du Christ Sauveur à Moscou.

Du point de vue d'Amnesty International, la procédure a dès le départ constitué un procès politique. Les trois accusées ont été poursuivies et accusées à tort car leur action contestataire ne constituait que l'expression pacifique de leur droit à la liberté d'opinion, même si elle a pu heurter le sentiment religieux de certains croyants. Amnesty considère que les trois jeunes femmes sont des prisonnières d'opinion.

«Nous demandons la mise en liberté immédiate des trois chanteuses» a déclaré Reto Rufer, spécialiste pays de la Section suisse d'Amnesty International. «Le jugement porte le sceau du Kremlin et  d'une poignée de hauts dignitaires orthodoxes. Les uns comme les autres font peu de cas de la liberté d'expression en Russie».

«Au-delà de l'arrestation et de la condamnation des trois chanteuses, il est impossible de ne pas voir dans ce jugement un avertissement clair à toutes celles et ceux qui oseraient critiquer le régime».

Le jugement contre les membres des Pussy Riot n'est qu'une preuve supplémentaire de l'influence des milieux politiques sur le système judiciaire, et de l'érosion de la liberté d'expression observée depuis longtemps en Russie. Cette tendance est également confirmée par les restrictions  du droit de manifester et par l'adoption de la nouvelle loi sur les  organisations non-gouvernementales,  selon laquelle le personnel des ONG qui effectuent un travail politique et qui bénéficient d'un soutien financier de l'étranger sont enregistrés comme «agents étrangers». Les ONG sont ainsi soumises à un devoir de rapporter et à des contrôles supplémentaires. Toute infraction  est traitée par le système pénal.

Communiqué de presse publié le 17 août 2012, Lausanne.
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