Les membres du groupe russe "Pussy Riot" ont été emprisonnées à cause de leur chanson contestataire «Mère de Dieu, chasse Poutine». © Игорь Мухин
Les membres du groupe russe "Pussy Riot" ont été emprisonnées à cause de leur chanson contestataire «Mère de Dieu, chasse Poutine». © Игорь Мухин

Russie Sting condamne le traitement subi par les musiciennes de Pussy Riot

25 juillet 2012
Le musicien Sting s’est associé à Amnesty International pour dénoncer la manière dont les autorités russes traitent les membres de Pussy Riot, un groupe de musique punk russe engagé.

La semaine dernière, un tribunal de Moscou a statué que trois membres du groupe punk féminin Pussy Riot devaient être maintenues en détention provisoire pendant six mois pour avoir chanté une chanson contestataire dans la principale cathédrale orthodoxe de Moscou en février 2012.

Maria Alekhina, Ekaterina Samoutsevitch et Nadejda Tolokonnikova, accusées de «hooliganisme fondé sur la haine religieuse», encourent jusqu’à sept ans de prison. Les audiences préliminaires dans cette affaire ont débuté et un ordre de maintien en détention provisoire jusqu’en janvier 2013 a été délivré contre les trois jeunes femmes.

Sting, qui est actuellement en tournée – avec notamment une représentation mercredi 25 juillet 2012 à Moscou et une autre à Saint-Pétersbourg vendredi 27 juillet 2012 –, a déclaré:

«Il est révoltant que les musiciennes de Pussy Riot puissent risquer jusqu’à sept ans de prison.

«La dissidence est un droit légitime et essentiel au sein de toute démocratie et les hommes politiques modernes doivent accepter ce fait en faisant preuve de tolérance.

«Le sens de la mesure – et le sens de l’humour – est un signe de force, et non de faiblesse.

«J’espère bien que les autorités russes vont abandonner toutes ces charges fallacieuses et laisser ces femmes, ces artistes, retrouver leur vie et leurs enfants.»

Amnesty considère les musiciennes comme prisonnières d'opinion

Amnesty International considère ces trois femmes comme des prisonnières d’opinion, détenues uniquement pour avoir exprimé leurs opinions de manière pacifique, et appelle les autorités russes à les libérer immédiatement et sans condition.

Kate Allen, directrice de la section britannique d’Amnesty International, a déclaré:

«Nous appelons les autorités russes à abandonner les charges de hooliganisme et à libérer immédiatement et sans condition Maria Alekhina, Ekaterina Samoutsevitch et Nadejda Tolokonnikova.

«Nous les considérons comme des prisonnières d’opinion.

«Si elles sont déclarées coupables, elles risquent jusqu’à sept ans d’emprisonnement, ce qui serait une réaction parfaitement injustifiable face à une action de protestation pacifique.

«Amnesty International continuera de militer pour leur libération aussi longtemps qu’il le faudra. De plus en plus de personnes les soutiennent et notre campagne d’envoi de SMS a eu un immense succès, plus de 12 000 personnes ayant participé jusqu’ici.»


En prison à cause d'une chanson contestataire

Pussy Riot a chanté la chanson contestataire «Mère de Dieu, chasse Poutine» en la cathédrale du Christ-Sauveur de Moscou le 21 février 2012. Plusieurs membres du groupe portaient des cagoules. Les paroles appellent la Vierge Marie à devenir féministe et à bannir l’actuel président russe. Elles critiquent aussi le dévouement et le soutien de certains représentants de l’Église orthodoxe russe envers cet homme. Cette prestation faisait partie d’une série de représentations voulues comme des manifestations contre Vladimir Poutine à l’approche de l’élection présidentielle de mars en Russie.

Les autorités russes ont appréhendé Maria Alekhina et Nadejda Tolokonnikova le 4 mars 2012, puis Ekaterina Samoutsevitch le 15 mars 2012, affirmant qu’il s’agissait des chanteuses masquées. L’une d’elles, Nadejda Tolokonnikova, a reconnu faire partie du groupe étendu Pussy Riot et avoir pris part à la manifestation, tandis que les deux autres continuent de nier toute implication dans l’événement.