La loi sur les «agents étrangers», entrée en vigueur en novembre 2012, oblige les ONG à s’enregistrer comme «agents étrangers» dès lors qu’elles sont soutenues financièrement par des fonds étrangers et que leur travail est considéré comme «politique».
«Un an après l'entrée en vigueur de la loi, le bilan est alarmant. Plus de mille ONG ont été passées au crible par les autorités dans le cadre d’examens qui ont parfois pris la forme de razzias. Une dizaine d' ONG ont été traduites en justice pour avoir prétendument violé la loi sur les «agents étrangers». Des dizaines d'autres ONG risquent également d’être traduites en justice après avoir été officiellement mises en garde. Certains parmi les groupes de défense de droits humains les plus importants ont déjà dû payer une lourde amende ou même cesser complètement leurs activités», explique Reto Rufer, expert sur la Russie à la Section suisse d’Amnesty International.
Toutes les ONG travaillant pour le respect des droits humains, la protection de l'environnement ou contre les discriminations (y compris celles touchant les personnes homosexuelles, bisexuelles ou transgenres) sont touchées. Le 25 mars 2013, le bureau d'Amnesty International à Moscou a été inspecté pendant cinq heures par des fonctionnaires du bureau du Procureur et du bureau de détection des fraudes fiscales. D’après Sergueï Nikitin, directeur du bureau russe d'Amnesty International, «de telles inspections visent à mettre n’importe quelle infraction sur le compte des ONG. Les enquêteurs menacent de charges aussi absurde que lourdes, comme la violation à la réglementation en matière d'hygiène, ou l’appui à l’organisation d’activités extrémistes.»
Dans la perspective des Jeux olympiques d'hiver à Sotchi, Amnesty International a lancé une campagne mondiale pour rendre attentif à la limitation croissante de la liberté d'expression et de rassemblement et sur les violations persistantes des droits humains en Russie.
Communiqué de presse publié le 19 novembre 2013, Londres, Lausanne.
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