Le texte érige la «promotion de l’homosexualité auprès des mineurs» en infraction administrative à la législation fédérale, passible d'amendes pouvant atteindre 500 000 roubles (12 300 euros environ).
Dans la législation russe, il n’existe aucune véritable définition de la «propagande de l’homosexualité», ce qui permet une interprétation très large de ces termes. Des gens vont être sanctionnés pour quelque chose de parfaitement légitime : être eux-mêmes ou s’exprimer.
«Ce texte suppose, paradoxalement, qu’il vaut mieux, pour le développement moral, spirituel et psychologique des enfants, que ces derniers ne bénéficient pas du soutien et des informations qui pourraient les aider à prendre des décisions informées, autonomes et responsables.» a estimé David Diaz-Jogeix, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.
«Par ailleurs, elle va priver les personnes LGBTI de l’égalité devant la loi en entravant les activités des militants qui défendent leurs droits. Certains d’entre eux ont déjà été harcelés et agressés.»
Une action pacifique sévèrement réprimée
Des militants LGBTI ont organisé vendredi 25 janvier 2013 une «Journée du baiser» devant la Douma. Des partisans de la loi ont lancé des œufs sur les couples qui s’embrassaient et les ont insultés. Les policiers auraient arrêté 20 militants LGBTI.
«Une nouvelle fois, la police a dirigé ses actions avec une force possiblement excessive contre les mauvaises personnes. Les militants LGBTI ne représentaient en aucune façon une menace. Ils n’ont provoqué ni haine ni violence. Ils étaient présents pour exercer leur droit d’exprimer librement leurs sentiments les uns envers les autres. En tant que citoyens, ils en ont le droit, tout comme ils ont le droit d’être protégés contre toute forme de violence», a conclu David Diaz-Jogeix.