«Il est difficile de considérer avec satisfaction la loi d'amnistie adoptée aujourd'hui par le Parlement russe. S'il ne fait aucun doute que de nombreuses victimes d'injustices vont en bénéficier, elle n'effacera pas les casiers judiciaires des personnes indûment condamnées. En outre, elle ne concerne pas tous les individus qu'Amnesty International considère comme des prisonniers d'opinion, notamment de nombreuses personnes actuellement jugées en lien avec la manifestation qui a eu lieu en 2012 sur la place Bolotnaïa», a expliqué John Dalhuisen, directeur d'Amnesty International pour l'Europe et l'Asie centrale.
«Cette loi d'amnistie ne peut pas se substituer à un système judiciaire efficace et indépendant. En fait, il s'agit d'une nouvelle preuve de la politisation de la justice en Russie. La meilleure manière pour les autorités de célébrer le 20e anniversaire de la Constitution russe serait de commencer à la faire respecter.»
«Les personnes qu'Amnesty International a adoptées comme prisonniers d'opinion n'auraient en premier lieu jamais dû être arrêtées, inculpées ni condamnées. Ces personnes ont été emprisonnées uniquement pour avoir exprimé leurs points de vue. Toutes les condamnations et les chefs d'inculpation retenus contre les prisonniers d'opinion libérés grâce à la loi d'amnistie doivent être effacés. Les prisonniers d'opinion qui ne bénéficieront pas de cette loi, y compris les anciens hommes d'affaires Mikhaïl Khodorkovski et Platon Lebedev, doivent être libérés immédiatement et sans condition.»
Communiqué de presse publié le 18 décembre 2013, Berne, Lausanne.
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