«Le droit de protester pacifiquement, le droit de s’exprimer librement sur Internet ou en place publique, le droit de ne pas être d’accord, le droit d’exprimer son identité, toutes ces libertés sont étouffées par les autorités russes qui adoptent des lois répressives et mènent des campagnes de diffamation et de harcèlement», a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale.
Violation de la liberté d'expression et d'association
Pour marquer le début de cette Semaine d’action, Amnesty International publie une nouvelle synthèse intitulée Violation of the right to freedom of expression, association and assembly in Russia, axée sur quatre thèmes principaux :
-les medias indépendants en Russie – journalistes menacés, harcelés, agressés physiquement et même assassinés en toute impunité ;
-les organisations non gouvernementales (ONG) – calomniées, condamnées à des amendes et contraintes de fermer en raison de leur travail indépendant et critique, présenté à tort comme des « activités politiques » répondant aux intérêts des donateurs étrangers;
-les manifestants – privés du droit d’exprimer leurs opinions dans les espaces publics, arrêtés et jugés dans le cadre de procès iniques;
-la communauté des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués (LGBTI) – harcelés au titre d’une loi homophobe et privés de liberté d’expression.
8e anniversaire de l’assassinat de la journaliste Anna Politkovskaïa
La Semaine d’action coïncide avec le 8e anniversaire de l’assassinat de la journaliste russe d’investigation Anna Politkovskaïa, l’une des plus ferventes critiques du Kremlin, une voix forte et libre des médias russes. L’enquête de police menée sur son homicide a été entachée de nombreuses défaillances et, huit ans plus tard, n’a toujours pas permis d’identifier ceux qui ont donné l’ordre de la tuer.
Articles sur la répression imposée aux médias russes
Dans l’espoir de mobiliser la solidarité internationale aux côtés des militants de Russie, Amnesty International engage les médias du monde entier à publier des articles sur la répression imposée aux médias dans ce pays. Ces pages de journaux et de magazines serviront à fabriquer des fleurs en origami, qui seront déposées le 7 octobre, date de la mort d’Anna Politkovskaïa, devant les bureaux de Novaya Gazeta, le journal pour lequel elle travaillait.
«Le fait que les commanditaires du meurtre d’Anna n’aient pas été identifiés en dit long sur le climat d’impunité qui règne en Russie. Anna est devenue le symbole de la répression infligée à la société civile dans le pays, a déclaré John Dalhuisen. «Pourtant, malgré les dangers, nombreux sont ceux qui, en Russie, disent ce qu’ils pensent, mettant parfois en péril leurs moyens de subsistance et leurs vies. Avec cette action, nous rendrons hommage au courage d’Anna et de tous ceux qui continuent de lutter contre l’oppression et de dénoncer l’injustice.»
Vidéo «Don't be a Dummy»
En Russie, les manifestations de plus d'une personne sont interdites. C'est pourquoi les activistes d'Amnesty ont adopté une stratégie originale pour s'exprimer dans la rue...
Communiqué de presse publié le 6 octobre 2014, Londres Genève.
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