En réaction à l’arrestation de cinq membres de l’opposition, dont Alexeï Navalny, et aux perquisitions et enquêtes pénales lancées mercredi 24 juillet au soir contre huit autres opposants, Oleg Kozlovski, chercheur sur la Russie à Amnesty International, a déclaré :
«Cette tentative flagrante et éhontée des autorités russes pour intimider l’opposition avant les élections législatives de septembre à Moscou doit cesser immédiatement. Alexeï Navalny et les quatre autres militants arrêtés hier sont des prisonniers d’opinion et doivent être libérés sans délai et sans condition. Le fait d’appeler à des rassemblements politiques pacifiques ne constitue pas une infraction et ne doit jamais être puni à ce titre.
«En outre, la détention administrative n’est pas le seul outil utilisé par le gouvernement. Jusqu’à hier, de nombreux militants et candidats de l’opposition ont également été la cible d’enquêtes en vertu d’un obscur article du Code pénal. Au cours des dernières 24 heures, plusieurs candidats qui voulaient se présenter aux élections ont vu leur domicile perquisitionné ou ont été convoqués pour un interrogatoire. Le message est clair : arrêtez de parler !
«Il est scandaleux que les autorités russes se sentent si enhardies à empêcher les voix de l’opposition de se faire entendre. Le droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique est inscrit dans le droit international relatif aux droits humains et doit être respecté partout. »
Complément d’information
Le 24 juillet, le dirigeant de l’opposition russe Alexeï Navalny a été condamné à 30 jours de détention administrative pour avoir appelé à un rassemblement pacifique le 27 juillet pour protester contre la décision des autorités de Moscou d’exclure les candidats de l’opposition aux élections législatives régionales en septembre. Quatre autres militants ont été condamnés à des peines de détention administrative allant de huit à 30 jours pour le même motif ou pour avoir participé pacifiquement à des manifestations.
Le même jour, les autorités ont perquisitionné le domicile de deux candidats de l’opposition, Dmitri Goudkov et Ivan Jdanov. Six autres candidats ont été convoqués pour être interrogés. Ils ont été menacés de poursuites pénales pour « violation du droit de vote et obstruction au travail des commissions électorales avec recours à la violence » parce qu’ils avaient participé à un rassemblement pacifique devant le siège de la Commission électorale de Moscou le 14 juillet. Les convocations de candidats de l’opposition pour des interrogatoires ont continué jeudi 25 juillet.