Des manifestants ont déposé des roses sur un drapeau arc-en-ciel devant l'ambassade de Russie à Londres pour protester contre la persécution des homosexuels en Tchétchénie en juin 2017. Le 30 mai 2017, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, en réponse aux critiques du président français Emmanuel Macron a souligné que les rapports sur la persécution des homosexuels en Tchétchénie n’étaient étayés par «aucun fait». © AFP/Getty Images
Des manifestants ont déposé des roses sur un drapeau arc-en-ciel devant l'ambassade de Russie à Londres pour protester contre la persécution des homosexuels en Tchétchénie en juin 2017. Le 30 mai 2017, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, en réponse aux critiques du président français Emmanuel Macron a souligné que les rapports sur la persécution des homosexuels en Tchétchénie n’étaient étayés par «aucun fait». © AFP/Getty Images

Russie La vague de répression contre les gays et les lesbiennes se poursuit

15 janvier 2019
Les autorités tchétchènes ont lancé une nouvelle vague de persécutions contre les personnes qui sont soupçonnées d’être homosexuelles. Amnesty International a reçu des rapports crédibles en ce sens qui font notamment état de deux cas de personnes torturées à mort en décembre 2018.

L’organisation Russian LGBT Network a pu vérifier les informations indiquant que les autorités tchétchènes détiennent une quarantaine de personnes dans un bâtiment gouvernemental de la ville d’Argun, et leur ont infligé des actes de torture et des mauvais traitements. D’après des sources confidentielles, elles ont détruit les passeports de certaines victimes afin de les empêcher de quitter le pays.

Le traumatisme de 2017

«De nombreuses personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) en Russie restent traumatisées par la purge de 2017, au cours de laquelle des dizaines d’homosexuels en Tchétchénie ont été enlevés et torturés, voire tués. Les informations indiquant que les persécutions ont repris font froid dans le dos, a déclaré Marie Struthers, directrice du programme Europe de l’Est et Asie centrale à Amnesty International.

«Nous avons été choqués d’apprendre qu’au moins deux personnes sont mortes de blessures causées par la torture. D’autres vies étant en danger, la communauté internationale doit se mobiliser sans attendre pour protéger les gays et les lesbiennes en Tchétchénie et faire pression sur les autorités russes pour qu’elles mènent des enquêtes efficaces sur ces crimes effrayants. 

La Russie refuse d’enquêter

Le 21 décembre 2018, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a publié un rapport sur la répression de 2017, dans lequel est mentionné le refus de la Russie de coopérer ou de répondre aux demandes d’investigation. Jusqu’à présent, aucune enquête officielle digne de ce nom n’a été menée et personne n’a eu à rendre de comptes pour les atrocités commises.

«Justice n’a toujours pas été rendue pour les violences de 2017, ce qui montre que les gays et les lesbiennes en Tchétchénie ne peuvent pas compter sur les autorités russes pour les protéger. En l’absence d’enquête officielle, les autorités tchétchènes se sont enhardies et ont lancé une nouvelle vague de persécutions, persuadées que le gouvernement russe les suivra dans leurs dénégations et leurs discours équivoques, a déclaré Marie Struthers.

Le Russian LGBT Network a reçu le 28 décembre 2018 des informations faisant état de nouveaux enlèvements de personnes gays et lesbiennes en Tchétchénie et de leur placement en détention secrète à Argun. Il est désormais en mesure de confirmer ces informations. Cette ONG, qui a aidé des dizaines de personnes gays et lesbiennes à fuir la Tchétchénie au cours des deux dernières années, estime qu’environ 40 personnes se trouvent actuellement en détention

Compléments d’information

La Suisse doit accorder l’asile aux LGBTI russes.