Selon certaines sources, Salman Tepsourkaïev a été emmené en Tchétchénie et pourrait être détenu au secret par les forces de l’ordre à Grozny, la capitale tchétchène. Le lieu où il se trouve exactement est encore indéterminé, mais une vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux, dans laquelle on assiste à son viol «en représailles» de sa collaboration avec 1ADAT.
La chaîne 1ADAT, diffusée via Telegram (application de messagerie instantanée), a été créée au début du mois de mars 2020 et le nombre de ses abonnés a rapidement atteint plusieurs milliers. Elle publie des informations faisant état de violations des droits humains, notamment d’enlèvements et de détentions illégales, en Tchétchénie, ainsi que des sketchs satiriques traitant des autorités tchétchènes. La chaîne a plusieurs administrateurs, qui gardent l’anonymat et se qualifient de «mouvement populaire» et de «guerriers contre le régime de Ramzan Kadyrov».
Selon le quotidien russe indépendant Novaïa Gazeta, les autorités tchétchènes tentent d’identifier les créateurs de la chaîne, ses administrateurs et ses auteurs contributeurs – dont la plupart habiteraient en Tchétchénie – depuis le mois de mai. En raison des précautions prises par les administrateurs de la chaîne, les tentatives des autorités ont échoué jusqu’à ce que Salman Tepsourkaïev compromette son anonymat en révélant son identité à une personne probablement infiltrée faisant partie des forces de l’ordre.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Ramzan Kadyrov (qui a été nommé par le Kremlin), la Tchétchénie est le théâtre de nombreuses violations des droits humains, dont les auteurs agissent dans une impunité quasi totale, et la liberté d’expression y est réprimée avec brutalité. Amnesty International et d’autres organisations de défense des droits humains ont relevé de multiples cas de détracteurs du régime, notamment des défenseurs des droits humains, des journalistes et des blogueurs, qui ont été poursuivis et emprisonnés sur la base de fausses accusations, ou même enlevés et tués. Les détracteurs de Ramzan Kadyrov ne sont pas non plus en sécurité à l’étranger, où beaucoup d’attaques et d’assassinats suspects qui semblaient commandités depuis la Tchétchénie ont été signalés.