L’éminent représentant de l’opposition et militant anticorruption Alexeï Navalny a été arrêté arbitrairement le 17 janvier 2021 après s’être remis d’un empoisonnement. Le 2 février 2021, un tribunal de Moscou a ordonné son emprisonnement pendant deux ans et huit mois (une peine ensuite réduite de deux mois) pour avoir «enfreint les conditions d’une condamnation avec sursis». Il a été envoyé dans la colonie pénitentiaire IK-2, dans l’oblast de Vladimir, à environ 100 kilomètres à l’est de Moscou, où il est toujours détenu.
La détention d’Alexeï Navalny est arbitraire, illégale et motivée par des considérations politiques. La Cour européenne des droits de l’homme a statué que cette condamnation était «arbitraire et manifestement déraisonnable» et a ensuite appelé les autorités russes à libérer immédiatement Alexeï Navalny. Les instructions de la Cour européenne des droits de l’homme ont jusque-là été ignorées.
L’état de santé d’Alexeï Navalny s’est dégradé depuis qu’il est emprisonné. Les autorités pénitentiaires l’auraient réveillé toutes les heures pour des «contrôles» nocturnes injustifiés, le privant ainsi de sommeil. Malgré les nombreuses demandes, il a jusque-là été privé de soins médicaux adaptés, notamment de visites du médecin de son choix et des médicaments ou des traitements dont il a besoin. Il souffre de douleurs invalidantes dans le dos et d’une insensibilité dans les jambes, et son état semble empirer chaque jour. Pour protester contre le refus des autorités de le laisser consulter un médecin de son choix, Alexeï Navalny a entamé une grève de la faim le 31 mars. Le 5 avril, souffrant d’une forte fièvre et d’une toux, il a été transféré vers un hôpital pénitentiaire.