La militante Lilia Tchanycheva a été arrêtée le 9 novembre 2021 et placée en détention provisoire le lendemain, sur la base de charges de «création ou direction d’une association extrémiste», en raison de son ancien rôle de coordinatrice régionale du «quartier général de Navalny» dans la ville d'Oufa, au centre de la Russie. Lilia Tchanycheva n'a commis aucune infraction reconnue par le droit international et les accusations qui pèsent contre elle, passibles de 10 ans d'emprisonnement, sont de nature politique. Elles font partie de la répression exercée par les autorités russes contre les collaborateurices et soutiens d'Alexei Navalny.
Lilia Tchanycheva est en détention provisoire depuis plus de huit mois. Le 16 mai 2022, le tribunal de la ville de Moscou a rejeté l'appel des avocats de Lilia, qui demandaient à mettre fin à sa détention provisoire et à la placer en résidence surveillée. Cela signifie que la détention longue et injuste de Lilia va encore se prolonger. Depuis le début de sa détention, des membres du Comité d’enquête et du Service fédéral d'application des peines ont empêché, sous des prétextes fallacieux, quatre avocats d’assurer la défense de Lilia Tchanycheva et de lui rendre visite en détention. En conséquence, elle est privée de choisir ses avocats, en violation de son droit à un procès équitable. De plus, Lilia n'a pu recevoir aucune visite de la part de son mari depuis le début de sa détention: les autorités continuent d'empêcher sa famille de lui rendre visite.
En raison de la guerre en Ukraine, les personnes comme Lilia sont moins visibles au sein de la communauté internationale et en Russie, ce qui aggrave les menaces qui pèsent sur leur sécurité et leur avenir. Les poursuites à son encontre constituent par ailleurs un précédent inquiétant pour de nombreux autres soutiens d’Alexei Navalny.
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