Ratko Mladić a été mis en accusation par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie en 1995, notamment pour le rôle qu’il est soupçonné d’avoir joué dans le massacre d’environ 8 000 hommes et adolescents à Srebrenica.
Il est également accusé d’avoir une part de responsabilité dans les bombardements et les tirs isolés des forces bosno-serbes qui ont blessé et tué des milliers de civils dans la ville de Sarajevo.
Les autres chefs d’accusation à l’encontre de Ratko Mladić incluent complicité de génocide ; persécutions ; extermination et meurtre ; déplacement forcé et actes inhumains ; actes de terreur illégaux à l’encontre de civils ; meurtre ; traitements cruels ; attaques contre des civils et prises d’otages.
Ratko Mladić a été arrêté dans la province de Voïvodine, dans le nord de la Serbie, jeudi à l’aube.
«L’arrestation de Ratko Mladić fait franchir un grand pas en avant à la recherche de justice pour les victimes des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et crimes de génocide perpétrés en Bosnie-Herzégovine, a déclaré Sian Jones, spécialiste de la Serbie à Amnesty International. Les autorités serbes doivent maintenant s’occuper de l’arrestation de Goran Hadzić, dernier suspect mis en accusation par le Tribunal qui soit toujours en fuite.»
L’ancien dirigeant serbe de Croatie Goran Hadzić est accusé d’avoir commis des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre dans une région de Croatie, la Slavonie orientale. Il est en fuite et se trouverait soit en Serbie, soit en Bosnie-Herzégovine.
«Maintenant que le Tribunal a presque terminé sa mission, les juridictions nationales concernées doivent aussi se rappeler qu’il leur incombe de poursuivre les personnes soupçonnées de crimes de guerre, a-t-elle ajouté.
«Ces autorités doivent déployer beaucoup plus d’efforts pour veiller à ce que toutes les victimes des crimes terribles commis par toutes les parties au conflit aient accès à la justice.»
La progression des enquêtes et poursuites relatives aux crimes de guerre que la Serbie a engagées au niveau national est toujours gênée par le manque de soutien politique et le financement insuffisant dont bénéficient la chambre spéciale chargée des crimes de guerre au sein du tribunal de district de Belgrade et le Bureau du procureur chargé des crimes de guerre.
«À l’heure où le Tribunal se prépare à parachever sa mission, le Conseil de sécurité des Nations unies doit également veiller à ce qu’il dispose du temps et des ressources nécessaires pour mener le procès de Ratko Mladić conformément aux normes les plus hautes de la justice internationale», a conclu Sian Jones.