Pas d’asile pour les détenus de Guantánamo Amnesty International demande un geste humanitaire

Amnesty International soutiendra un recours contre les décisions d’asile négatives prononcées par l’Office fédéral des migrations (ODM) à l’encontre de trois détenus de Guantánamo. Lors d’une conférence de presse, les avocates étasuniennes des détenus ont souligné le fait que ces trois hommes ont besoin de la protection de la Suisse. Abdul Ra’uf al Quassim, citoyen libyen est menacé pour la troisième fois d’un renvoi dans son pays d’origine malgré le danger de torture auquel il est exposé. Amnesty International appelle le Conseil fédéral à les accueillir sur une base humanitaire et à apporter ainsi une importante contribution au processus de fermeture du camp de Guantánamo.

«Les États-Unis sont les premiers responsable de la fermeture immédiate du camp de Guantánamo afin de mettre fin aux graves violations des droits humains qui y sont commises. Barack Obama lui-même l’a promis. Mais la Suisse pourrait apporter une contribution significative pour mettre fin à cette tragédie. Après bientôt sept ans de séjour en détention illégale, il est largement temps de trouver une solution humanitaire pour les prisonniers», déclare Denise Graf, responsable des questions d’asile à la Section suisse d’Amnesty International, qui s’est montrée très déçue de l’attitude de l’Office fédéral des migrations (ODM).

Amnesty International demande au Conseil fédéral d’autoriser une admission collective de ce petit groupe de détenus de Guantánamo pour mettre fin à leurs tortures. L’organisation a invité cinq avocates américaines en charge de ces dossiers à venir en Suisse la semaine prochaine pour rencontrer des représentants de l‘administration fédérale en vue de trouver une solution politique. Deux conférences publiques auront lieu à Genève et à Berne.

Les États-Unis sont prêts à libérer ce Libyen, cet Algérien et ce Chinois qui ne représentent aucun risque en termes de sécurité et contre lesquels aucune charge n’a pu être retenue. Comme de nombreux autres, ils ont été arrêtés de manière arbitraire parce qu’ils se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment. Si aucun État tiers ne les accepte, ils resteront en prison. Stigmatisés pour avoir été soupçonnés d’activités terroristes, il leur est en effet impossible de rentrer dans leur pays d’origine où ils sont menacés de torture et d’emprisonnement.

Une cinquantaine de détenus attendent, dans le camp de détention de Guantánamo, une liberté qui leur a été promise depuis longtemps. Ils viennent d’Algérie, de Chine, de Libye, de Russie, d’Irak, de Somalie, de Tunisie, et d’Ouzbékistan. Ces prisonniers ne sont pas en relation avec des organisations terroristes. Les Etats-Unis cherchent des pays tiers qui seraient prêts à les accepter. Selon des informations émanant du Département d’État américain, plus de 50 pays ont déjà été approchés. A ce jour, seule l’Albanie a répondu favorablement en acceptant cinq Ouïghours.

Communiqué de presse publié le 20 novembre 2008, Berne.
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