Stanley Van Tha est arrivé le samedi 5 janvier 2008 à l'aéroport de Zurich-Kloten. Il a retrouvé son épouse et son enfant, qui avaient pu rejoindre la Suisse avant sa libération et obtenir un titre de séjour grâce à la persévérance d'Irene Marty, réalisatrice d'un documentaire sur l'expulsion de Stanley.
Stanley Van Tha a été libéré le 15 novembre 2007, après avoir passé plus de trois ans dans les prisons birmanes. Jean-Philippe Jeannerat, porte-parole du DFAE, a déclaré à l'ATS que l'information n'avait pas été rendue publique avant dans son intérêt.
Sa libération pourrait être imputée à la surpopulation carcérale due aux arrestations de la fin de l'année passée.
Stanley Van Tha a du quitter clandestinement la Birmanie, via la Malaisie, pour rejoindre sa famille en Suisse.
La Suisse livre le réfugié birman à la junte
Stanley Van Tha sera prochainement entendu par l'ODM. «On peut partir du principe que le statut de réfugié lui sera accordé», a précisé le porte-parole de l'office Jonas Montani à l'ATS.
La demande d'asile de Stanley Van Tha avait été rejetée en 2003 par l'ODM et par la commission de recours en matière d'asile. Il était le premier requérant d'asile à avoir été expulsé au Myanmar / Birmanie depuis 1996. Bâillonné, immobilisé dans une chaise roulante, il était encadré par trois policiers jusqu'à l'aéroport de Rangoon, où il avait été remis à des représentants de la junte militaire au pouvoir. C'était le 14 avril 2004.
Cette affaire avait fait grand bruit mais le conseiller fédéral Christoph Blocher, au lieu de reconnaître l'erreur de ses offices, avait déclaré en mars 2005 devant le Conseil des Etats: «Il doit avoir été condamné pour vol ou quelque chose du genre». En réalité, Sanley Van Tha était menacé pour ses activités politiques.
Torturé et emprisonné en Birmanie
A son retour en Birmanie, Stanley Van Tha a été arrêté et condamné à 19 ans de prison: sept ans pour activités politiques, sept ans pour avoir demandé l'asile dans un pays étranger et cinq ans pour utilisation d'un «faux passeport». Il a été torturé pendant trois jours au début de sa détention, a-t-il indiqué à Irene Marty, qui a réalisé un documentaire sur son histoire.
Amnesty demande réparation
Amnesty International se réjouit de la libération de Stanley Van Tha. L'organisation a sévèrement critiqué le comportement négligent des autorités suisses lors de son emprisonnement en Birmanie.
Amnesty International exige que la Suisse s'excuse officiellement auprès de Stanley Van Tha et qu'elle lui accorde réparation pour les torts subis. Stanley Van Tha doit avoir accès, s'il le souhaite, à une thérapie pour victimes de torture.
L'organisation redoute que les décisions erronées de l'Office des migrations se multiplient avec l'entrée en vigueur complète de la nouvelle loi sur l'asile en janvier 2008.