La répression sanglante du mouvement en faveur de la démocratie de 1989 a provoqué en Chine des centaines de morts, des milliers de blessés et des centaines de milliers de prisonniers. A ce jour, les familles ne sont toujours pas autorisées à déposer des fleurs sur la place Tiananmen en souvenir de leurs proches décédés.
Vu qu’il est interdit de porter publiquement le deuil à Pékin, des membres du Conseil des Etats et du Conseil national portent aujourd’hui une rose blanche à la boutonnière en signe de solidarité avec les familles des victimes. Sur le ruban jaune figure un message clair à l’attention du gouvernement chinois : «Que justice soit faite».
A 13 heures, les parlementaires signeront sur la place Fédérale une carte postale géante avec des roses, adressée à l’ambassadeur de Chine en Suisse, Dong Jinyi. Les membres du Conseil national et du Conseil des Etats signataires de la carte se déclarent préoccupés par le fait que les événements de 1989 n’aient toujours pas donné lieu à une enquête. Ils demandent à l’ambassadeur de s’engager personnellement pour que justice soit rendue aux victimes et aux survivants, pour que les menaces contre les militants des droits humains cessent et qu’ils soient autorisés à débattre publiquement en Chine sur ces événements.
Les responsables du massacre de Tiananmen n’ont jamais dû rendre des comptes, aucune famille des victimes n’a obtenu de dédommagement. Bien que des statistiques officielles fassent défaut, entre vingt et deux cents personnes, selon plusieurs organisations non gouvernementales, seraient aujourd’hui encore détenues suite aux manifestations en faveur de la démocratie de 1989.
À l’approche du vingtième anniversaire des manifestations, les autorités ont intensifié la répression en cours à l’égard des militants et avocats dans tout le pays. Amnesty International a recensé au moins 100 cas de militants et militantes victimes d'arrestations ou de violence de la part des autorités en 2009, parce qu’ils essayaient de défendre leurs droits relatifs à la terre, au logement ou au travail. Des avocats ont été violemment menacés par les autorités, d’autres ont été empêchés de faire leur travail ou arrêtés. Ils risquent de se voir privés de leur licence en représailles à leur travail de défense des droits humains.
Amnesty International exige des autorités chinoises qu’elles mettent un terme à la répression contre les militants et les avocats, qu’elles libèrent immédiatement les personnes détenues suite aux manifestations de 1989 et qu’elles mènent une enquête indépendante sur le massacre de Tiananmen.
Communiqué de presse publié le 4 juin 2009, Berne / Lausanne.
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