Le protocole facultatif au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels représente un énorme progrès en faveur de l’égalité de tous les droits humains. A l’avenir, tant des individus que des organisations pourront porter plainte contre des violations de leurs droits économiques, sociaux et culturels – tels que le droit à l’alimentation, à l’éducation, au logement, aux soins de santé - devant un comité de l’ONU. Seule condition: leur pays devra avoir signé et ratifié le protocole facultatif. Demain, lorsque le processus de signature de ce protocole débutera à New York, la Suisse ne sera pas de la partie.
«Regrettable!», c’est le terme employé par Daniel Bolomey, Secrétaire général de la Section suisse d’Amnesty International, pour qualifier cette absence. «La Suisse, qui a toujours fait partie des pays leaders pour tout ce qui touche à la défense et au développement des droits humains, perd de sa crédibilité en refusant de reconnaître les droits économiques, sociaux et culturels comme des droits humains à part entière.» Peter Niggli, directeur de la communauté de travail pour la politique de développement Alliance Sud, souligne le manque de cohérence de la politique étrangère suisse: «Il est choquant et contradictoire que la Suisse cite l’engagement pour les droits humains comme l’un des buts importants de sa politique étrangère et critique volontiers d’autres pays à ce sujet, mais se dresse en même temps contre le fait que toutes les personnes puissent porter plainte lorsque leurs droits sont violés.»
Aux yeux de la large coalition d’organisations (Amnesty International Section suisse, Alliance Sud, FIAN Suisse, Pain pour le prochain, Action de Carême, Swissaid, EPER, Caritas et Helvetas) qui se battent depuis des années en faveur d’un protocole facultatif, l’attitude de la Suisse est incompréhensible et décevante. «Nous allons continuer notre lutte, car nous ne voulons pas que notre pays perde toujours plus de terrain dans le domaine des droits humains», explique Tina Goethe de Swissaid.
Communiqué de presse publié à Berne, le 23 septembre 2009, par la Section suisse d'Amnesty International, Alliance Sud, FIAN Suisse, Pain pour le prochain, Swissaid, Action de Carême, EPER, Caritas et Helvetas.
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