À la sortie du Palais fédéral, les députés ont reçu des «rations d'urgence» dont le contenu correspond à l'apport calorique quotidien auquel ont droit les personnes soumises à l'aide d'urgence.
Le but de cette action était de sensibiliser les membres du Parlement au sort des réfugiés déboutés et de leur montrer à quel point le régime de l'aide d'urgence est indigne, ne serait-ce qu'en raison des restrictions alimentaires qu'il impose.
Qu'est-ce que ça vous fait d'être dans la peau de requérant·e·s d'asile débouté·e·s?
Robert Cramer, conseiller aux Etats genevois et membre des Verts, a regardé la ration d'urgence entre ses mains et répondu: «ça semble extrêmement insuffisant au niveau de la quantité, mais c'est surtout préoccupant du point de vue de la qualité.»
«J'ai honte que mon pays n'ait que ça à donner» s'indigne Anne Seydoux. Cette conseillère aux Etats du Jura et membre PDC se met à la place des réfugié·e·s «qui arrivent dans un pays étranger, souvent sans parler la langue» et qui vivent des situations dramatiques.
Les personnes soumises à ce régime sont placées dans des centres surpeuplés et parfois fermés la journée. Elles ne reçoivent qu'une contribution minimale variant entre 4,30 et 12 francs par jour pour leur nourriture et leur hygiène, et sont soumises à d'innombrables tracasseries administratives. Elles sont plongées dans un profond isolement social qui peut se prolonger des mois, voire des années.
Pendant la session d'automne et parallèlement à cette action, des interventions seront déposées au Conseil des Etats et au Conseil national demandant au Conseil fédéral de tirer un bilan, à la fois financier et humain, du régime de l'aide d'urgence.
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