Manifestation «Tenons les multinationales en laisse»
Heure: Mercredi, 25.01.2012, 14h15-14h45
Lieu: Rathausplatz, Berglistutz 1, Davos Platz
«La crise économique représente sans aucun doute un risque pour les droits humains dans de nombreux pays», a déclaré Salil Shetty, secrétaire général d'Amnesty International. «Davos ne peut pas se permettre d'être un club d'autocongratulation pour les riches et les puissants de ce monde. Nous devons saisir cette occasion pour remettre en cause l'orthodoxie des politiques économiques menées jusqu'à présent et pour faire en sorte que les gouvernements s'acquittent de leurs responsabilités.»
Des politiques de déréglementation et d'intervention limitée ont encouragé les pratiques abusives des grandes entreprises. A la recherche du profit, des institutions financières ont été libres de créer des systèmes qui rendent possible l'exploitation des couches les plus vulnérables de la société.
«La plupart des gouvernements ne voient pas la relation entre les systèmes financiers, la politique économique et les droits humains. Les effets dévastateurs d'un tel aveuglement sur les droits fondamentaux sont patents: où que l'on regarde aujourd'hui, des gens ont perdu leur emploi ou leur toit et luttent pour la survie quotidienne», a déclaré Salil Shetty.
Les gouvernements sont contraints par la loi de considérer la manière dont les politiques qu'ils mettent en œuvre affectent les droits humains. Mais en réalité, de nombreux gouvernements ne mènent pas même des enquêtes rudimentaires afin d'évaluer l'impact potentiel de leurs politiques économiques sur les droits de la population.
Le nombre de personnes qui ont basculé dans la pauvreté en conséquence directe de la crise économique actuelle est estimé à 50 millions ; 64 millions de plus sont menacées par le même sort.
Les gouvernements ont largement échoué à réguler l'activité des multinationales, se fiant aux fausses promesses de celles-ci en matière d'autorégulation. Ils ont ainsi créé un environnement toxique qui menace d'exploser, comme l'atteste le nombre croissant de personnes manifestant dans la rue et exigeant de mettre un terme à la corruption, à l'injustice et à la cupidité des grandes entreprises.
Le mécontentement d'un grand nombre de citoyens et de communautés envers les gouvernements et les multinationales s'est exprimé par des manifestations et des troubles sociaux à travers le monde. Les réponses apportées à ces protestations ont été discutables. Dans de nombreux cas, les gouvernements se sont davantage préoccupés de mettre fin aux protestations, plutôt que de répondre à des revendications légitimes.
«Pays après pays, les politiques des gouvernements laissent porter aux gens ordinaires le fardeau de la crise», a déclaré Salil Shetty. «Mais dans la rue, les gens s'unissent pour demander des gouvernements plus responsables, capables de réguler de manière contraignante l'activité des multinationales.»
Afin que ceux-ci regagnent leur légitimité, Amnesty International appelle les gouvernements à respecter les droits humains dans les réponses qu'ils apportent aux personnes qui protestent.
«Les multinationales et les dirigeants politiques doivent reconnaître la nécessité de définir de nouvelles mesures, justes et équitables», a conclu Salil Shetty. Au lieu d'augmenter l'écart entre riches et pauvres, ces mesures doivent au contraire prévoir des plans de croissance capables de combler cet écart. Les droits humains doivent être au centre de chaque mesure définie. Sinon, il se pourrait bien que les troubles sociaux qui se propagent à travers le monde à l'heure actuelle n'en soient qu'à leurs débuts.»
Communiqué de presse, Lausanne, Berne, publié le 25 janvier 2012
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