© Philippe Lionnet
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Assemblée générale d'Amnesty International, 3 et 4 mai, Berne Contrer les critiques contre la Convention Européenne des Droits de l’Homme

Berne, le 4 mai 2014. Réunie en Assemblée générale (AG) à Berne les 3 et 4 mai, l’organisation a lancé une campagne pour défendre la Convention Européenne des Droits de l'Homme (CEDH). Les 250 membres présents à l’AG se sont aussi prononcés en faveur de l’accueil facilité des réfugiées syriennes, pour les droits des Yéniches en Suisse et contre l’expulsion des requérantes d’asile homosexuelles.
CEDH

Désigner comme le font certains courants politiques la Cour Européenne des Droits de l’Homme comme « juge étranger » et demander le retrait de la Suisse de la CEDH représente une attaque contre les droits fondamentaux de chacun. C’est l’opinion partagée par les intervenantes de la table ronde de l’Assemblée générale de la Section suisse intitulée : « Qu’est-ce qui garantit nos droits ? ». « Chaque personne qui exerce un pouvoir doit aussi en reconnaître les limites. Cela vaut aussi pour le peuple… Même le pire salaud a des droits fondamentaux qui ne peuvent pas être remis en cause », a déclaré Andreas Gross, Conseiller national socialiste. En lançant une campagne avec une « Edition Spéciale » consacrée à ce sujet, les membres de la Section suisse d’Amnesty International souhaitent susciter un débat de société sur ce thème.

Réfugiés de Syrie

Depuis le début de la crise syrienne en mars 2011, 2,5 millions de réfugiées ont fui la guerre, essentiellement dans les pays voisins. A ce jour, les pays européens et la Suisse n’ont accueilli qu’une part infime d’entre elles. En 2013, la Suisse s’est dite prête à accueillir un contingent de 500 réfugiées particulièrement vulnérables dans le cadre des programmes de réinstallation du Haut-commissariat aux réfugiés, après en avoir accueilli un plus petit nombre en 2012. Les 250 membres présents lors de l’Assemblée générale ont adopté une motion demandant aux autorités suisses d’en faire plus, notamment en augmentant la taille du contingent des réfugiées vulnérables et en facilitant les regroupements familiaux.

Garantir les droits des Yéniches en Suisse

Les évènements en lien avec les camps de protestation des Yéniches à Berne et à Bienne ont montré à quel point les droits de cette minorité sont peu protégés. Les membres d’Amnesty International ont adopté une résolution demandant aux autorités fédérales et cantonales de mettre sur pied une task force pour faire avancer la mise en œuvre de la « Convention cadre pour la protection des minorités nationales » en Suisse, en collaboration avec des représentants des Yéniches, des Sinti et des Roms.

Reconnaître les motifs de fuite des personnes homosexuelles

La persécution des personnes homosexuelles a récemment pris des proportions inquiétantes dans les pays d’Afrique comme le Nigeria, l’Ouganda ou le Cameroun. Les relations homosexuelles y sont punies de longues peines d’emprisonnement, voire même sanctionnées par la peine de mort. Le système d’asile suisse ne prend ce fait en compte que de façon totalement insuffisante, comme l’illustre le cas du réfugié homosexuel O. : O. devrait être renvoyé ces tout prochains jours dans son pays, le Nigeria, malgré la menace d’une lourde peine de prison. Dans une résolution, les membres d’Amnesty International condamnent les durcissements législatifs à l’encontre des personnes homosexuelles en Afrique et appellent les autorités d’asile suisses à prendre au sérieux l’augmentation de la persécution contre les personnes homosexuelles dans leur pays d’origine et à en tenir impérativement compte dans la procédure d’asile.

Communiqué de presse publié le 04 mai 2014, Berne, Lausanne.
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