Un produit suisse utilisé dans le conflit syrien. © SRF
Un produit suisse utilisé dans le conflit syrien. © SRF

Suisse Ne pas sacrifier les droits humains au nom de l’économie

Le Conseil national ne doit pas sacrifier le respect des droits humains sur l’autel de l’économie, a déclaré Amnesty International à la veille d’un vote attendu sur l’assouplissement de la législation en matière d’exportations de matériel de guerre. La Suisse ne doit pas être en mesure d’exporter de biens militaires vers des Etats où les droits humains sont régulièrement et systématiquement bafoués comme l’Arabie saoudite ou le Pakistan.

Arguant de la situation difficile dans laquelle se trouverait notre industrie de l’armement, une motion du Conseil des Etats demande un assouplissement de la législation sur les exportations d’armes. L’interdiction générale d’exporter vers les pays violant gravement les droits humains serait supprimée ; seules les armes pouvant être directement utilisées pour commettre des violations des droits humains seraient interdites.

«En livrant des armes quelles qu’elles soient à des pays comme l’Arabie saoudite ou le Pakistan, qui bafouent systématiquement les droits humains, la Suisse cautionnerait ces régimes, ce qui n’est pas acceptable», a déclaré Alain Bovard, juriste à la Section suisse d’Amnesty International. «Nous attendons du Conseil national qu’il rejette cette motion et montre ainsi qu’il est encore capable de placer le respect des droits humains avant des motifs économiques. Un nombre important de nos membres ont d’ailleurs fait part de cette exigence la semaine dernière en envoyant un message aux parlementaires de leur canton».

Une décision contraire serait incohérente avec la ligne défendue par la Suisse lors des négociations ayant abouti l’an dernier à un Traité international sur le commerce des armes (TCA). Notre pays avait alors soutenu une position ferme en faveur d’un traité renforçant drastiquement le contrôle sur les transferts internationaux d’armement. «Moins d’un an après avoir signé le TCA la Suisse ferait volte-face. Ce serait donner un bien mauvais signe à la communauté internationale», a déclaré Alain Bovard.

Communiqué de presse publié le 5 mars 2014, Berne, Lausanne.
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