Rachid Mesli a dénoncé de nombreuses atteintes aux droits humains, en particulier la torture et les milliers de disparitions forcées dans les années 1990. | © Amnesty International
Rachid Mesli a dénoncé de nombreuses atteintes aux droits humains, en particulier la torture et les milliers de disparitions forcées dans les années 1990. | © Amnesty International

Défenseur des droits humains Rachid Mesli, avocat algérien, doit pouvoir rentrer en Suisse

Berne - Communiqué de presse publié le 22 août 2015, mis à jour le 31 août 2015
L’avocat algérien Rachid Mesli, ancien prisonnier d’opinion adopté par Amnesty International et ancien réfugié politique en Suisse - aujourd'hui de nationalité française, a été arrêté à la frontière entre la Suisse et l’Italie mercredi 19 août 2015, sur la base d’un mandat d’arrêt Interpol émis par les autorités algériennes. Il a pu sortir de prison mais il a l'interdiction de quitter le territoire italien. La Section suisse demande qu’il puisse rentrer à Genève.

Rachid Mesli, avocat algérien, est un partenaire de longue date de la Section suisse d’Amnesty International, qui s’est engagée pour qu’il obtienne le statut de réfugié en Suisse en l’an 2000.

Défenseur des droits humains

Dans le cadre de sa profession d’avocat, Rachid Mesli a eu à défendre de nombreuses personnes accusées de «terrorisme» pendant le conflit interne des années 1990. Il a dénoncé dans ce cadre les nombreuses atteintes aux droits humains dans son pays, en particulier la torture et les mauvais traitements subis par les personnes qu’il défendait, mais aussi les milliers de disparitions forcées dans les années 1990. Il a été lui-même arrêté en 1996, torturé et condamné à la suite d’un procès inéquitable à trois ans de détention. Aucun observateur international n’était admis à son procès. Amnesty International l’a adopté comme prisonnier d’opinion et a réclamé sans relâche sa libération.

Harcelé par les autorités algériennes

Rachid Mesli a poursuivi ses activités en faveur des droits humains dans le monde arabe après son arrivée en Suisse. Il a fondé et collaboré avec plusieurs organisations. «Ses activités déplaisent fortement aux autorités algériennes qui le harcèlent depuis des années en recourant à l’accusation selon laquelle il aurait des contacts avec des organisations terroristes», relève Manon Schick, directrice de la Section suisse d’Amnesty International. «Il est regrettable que l’Italie prête la moindre légitimité au mandat d’arrêt émis par les autorités algériennes et contribue ainsi à museler un défenseur des droits humains. S’il s’avère qu’il est poursuivi uniquement sur la base de ce mandat, nous demandons que Rachid Mesli puisse quitter le territoire italien et regagner la Suisse.»