Lors de la conférence de presse de  «l'Appel de Neuchâtel», le 21 juin 2016 à Neuchâtel. © Amnesty International
Lors de la conférence de presse de «l'Appel de Neuchâtel», le 21 juin 2016 à Neuchâtel. © Amnesty International

Suisse «L'Appel de Neuchâtel» pour faciliter l'octroi de visas humanitaires

23 juin 2016
Réunies lors d’une conférence de presse à Neuchâtel mardi 21 juin 2016, les organisations non gouvernementales Médecins du Monde, Médecins sans Frontières et Amnesty International ainsi que plusieurs personnalités dont l’ancienne Présidente de la Confédération Madame Ruth Dreifuss ont lancé un appel au Conseil fédéral, afin qu’il adopte quatre mesures pour mieux protéger les réfugiés.
Appel de Neuchâtel

La crise de l’accueil des réfugié·e·s a induit une crise humanitaire sans précédent. Nous constatons une nette dégradation des conditions sanitaires et sécuritaires et plaidons pour l’octroi facilité de visas humanitaires. Nous interpellons le Conseil fédéral afin qu’il joue un rôle de politique étrangère plus actif dans le domaine de l’aide humanitaire et de l’asile. La Suisse propose deux principaux instruments d’entrée légale, le visa humanitaire et la réinstallation. Nous attendons de la diplomatie suisse qu’elle œuvre auprès des autres pays de l’Espace Schengen pour les amener à accueillir un nombre plus élevé de réfugiés.

Quatre mesures

L’obtention d’un visa humanitaire permet aux réfugié·e·s de venir en Suisse en toute sécurité. A titre d’exemple, dans le cadre de Syrie II, seul 189 visas huma­nitaires ont été délivrés en 2015. Nous demandons aux autorités que l’octroi soit facilité afin de répondre à une situation urgente, notamment en prenant en compte en priorité la menace contre la vie ou l’intégrité physique dans le pays d’origine et non dans l’Etat tiers où est déposée la demande de visa et en fournissant des infor­mations claires sur la procédure dans toutes les représentations suisses à l’étran­ger.

En regard de l’ampleur de la crise de l’accueil des réfugié·e·s, nous deman­dons aux autorités d’offrir des possibilités supplémentaires de réinstallation aux personnes vulnérables identifiées par le HCR et de favoriser le regroupement fa­milial. Afin de compenser le programme de l’UE pour la répartition des réfugié·e·s, la réduction du programme de réinstallations de 2’000 à 1’000 personnes et des visas humanitaires de 1’000 à 500 personnes n’est pas satisfaisante car la relocalisation n’offre aucun statut aux personnes concernées.

Les pays européens et la Suisse doivent garantir un accès sûr et légal à leur territoire aux personnes en situation de vulnérabilité par le biais de visas humanitaires ou par les autres voies humanitaires d’admission en permettant les demandes dans les ambassades. Les expériences faites avec la demande d’asile à l’étranger auparavant ont montré qu’il s’agissait là d’un instrument efficace pour aider les personnes ayant besoin de protection.

Les pays européens et la Suisse doivent créer un système centralisé pour garantir des conditions d’accueil satisfaisantes et un accès à une procédure d’asile efficace dans les pays situés aux portes d’entrée de l’Europe.

Plus d’informations sur cet appel et les signataires : http://www.humanitarianvisa.org/#appel-de-neuchatel