Au nom du Groupe parlementaire pour les Droits humains, les coprésidents Anne Seydoux (Conseillère aux États PDC), Carlo Sommaruga (Conseiller national PS) et Balthasar Glättli (Conseiller national Les Verts) en appellent au gouvernement turc pour qu’il en revienne à l’application de principes conformes à l'État de droit et qu’il annule les procédures engagées contre les militants des droits humains inculpés – parmi eux le président et la directrice d'Amnesty International Turquie, Taner Kiliç et Idil Eser – et libère immédiatement les personnes maintenues en détention.
Les parlementaires demandent au Conseil fédéral de prendre fermement position en ce sens auprès des représentants du gouvernement turc et des organismes internationaux. «Dans tous ses contacts diplomatiques avec la Turquie, la Suisse doit exiger la libération d’Idil Eser, de Taner Kiliç et de tous les défenseurs des droits humains accusés injustement», estime la Conseillère aux États Anne Seydoux.
«Défendre les droits humains n’est pas un crime. La Suisse ne doit pas regarder en silence comment les droits humains sont foulés aux pieds en Turquie.» - Conseiller national Carlo Sommaruga
«Le Conseil fédéral doit en outre utiliser tous les moyens de pression à sa disposition dans les instances multilatérales, telles que le Conseil de l’Europe, pour faire pression sur Ankara.»
«Les allégations du Ministère public turc selon lesquelles les accusés soutiendraient des terroristes sont sans fondement», estime le Conseiller national Carlo Sommaruga. «Défendre les droits humains n’est pas un crime. La Suisse ne doit pas regarder en silence comment les droits humains sont foulés aux pieds en Turquie.»
Solidarité avec les prisonniers
De nombreux parlementaires de différents partis politiques participent à une campagne Twitter en faveur de la libération de Taner Kiliç et d’Idil Eser. Chaque jour depuis le 10 juillet, un représentant du peuple s’engage pour les prisonniers turcs sur notre fil Twitter @Amnesty_Suisse #FreeRightsDefenders
CONTEXTE
En juin, le président de la Section turque d'Amnesty, Taner Kiliç, a été accusé sans aucune preuve tangible d’être un partisan du mouvement de Fethullah Gülen, puis placé en détention provisoire. Dix autres défenseurs des droits humains, arrêtés le 5 juillet lors d’une formation de routine, ont à leur tour été inculpés. Six d'entre eux, dont la directrice d'Amnesty International Turquie Idil Eser, sont également sous le coup d’une détention provisoire. Une nouvelle fois, les allégations de «soutien terroriste» sont absurdes et sans fondement.