Réunies au sein de l’Organisation suisse d’aide aux réfugiés (OSAR), les œuvres d’entraide se sont montrées très préoccupées, lors de leur Assemblée générale, par l’intention du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) de lever les admissions provisoires octroyées aux Érythréennes et Érythréens. Elles demandent à la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga de se distancer du changement de pratique annoncé et du réexamen de l’admission provisoire des Érythréennes et Érythréens.
Aussi longtemps que la situation en Érythrée demeurera incertaine, les personnes concernées ne pourront pas retourner dans leur pays d’origine et resteront en Suisse. Contraindre ces personnes à vivre dans la précarité de l’aide d’urgence et les priver de toute chance d’intégration n’est pas une solution. C’est la raison pour laquelle toutes les œuvres d’entraide se sont jointes à l’appel de l’OSAR et ont signé hier une lettre ouverte lors de leur Assemblée générale. Ont signé l’appel au côté de l’OSAR, l’Entraide Protestante Suisse (EPER), Caritas, Amnesty International (AI), l’Armée du Salut, l’Œuvre suisse d’entraide ouvrière (OSEO) et l’Union Suisse des Comités d’Entraide Juive (VSJF).
Dans cette lettre, Amnesty International et les œuvres d’entraide relèvent que la modification de la pratique du SEM repose sur des informations extrêmement incertaines et que rien n'indique que la situation en Érythrée se soit améliorée. Bien au contraire: ces dernières semaines, des manifestations ont à nouveau été réprimées et des arrestations massives ont eu lieu. Les œuvres d’entraide relèvent également la position contradictoire de la Suisse qui, lors des discussions du Conseil des droits de l'homme à Genève le 12 mars 2018, s'est déclarée préoccupée par la situation des droits humains en Érythrée et a notamment déploré les restrictions d’accès au pays, qui rendent impossible la vérification des informations.
La lettre ouverte adressée à la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga avec les signatures des organisations est disponible ici.