En raison des règles de conduite édictées par l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) et afin de protéger toutes les personnes concernées, les visites médicales ne sont possibles que de manière restreinte et les auditions directes représentent un risque d'infection. En raison des absences pour maladie des avocats ou encore des centres de conseil juridique qui sont fermés ou qui ont dû réduire leurs activités, la représentation juridique et la garantie d’un recours juridique ne sont plus assurées. Dans de telles circonstances, une procédure d'asile appropriée et équitable ne peut plus être garantie. En conséquence, Amnesty Suisse soutient la demande de diverses organisations en faveur d'un moratoire sur l'ensemble des procédures d'asile pendantes en Suisse.
Amnesty Suisse appelle également les autorités à veiller à ce que les mesures de protection hygiénique soient également respectées dans les centres d'asile fédéraux, les centres de transit et les lieux d’hébergement d’urgence sans exception. Les directives de l'OFSP appliquées aux demandeurs d'asile doivent être les mêmes qu'à tous les acteurs concernés – conseils juridiques, avocats, personnel d’entretien, représentants des autorités – et à l’entier de la population du pays.
Les logements collectifs ne doivent pas présenter un risque accru d'infection et la « distance sociale » doit être maintenue. En outre, l'accès aux mesures d'hygiène telles que les gels hydro-alcooliques, le savon ou des serviettes en papier doivent être garantis dans tous les centres d'asile, de même que l'accès aux soins médicaux.
Protection des personnes vulnérables
Les autorités sont appelées à prêter une attention particulière aux personnes vulnérables et à les protéger contre l'infection par COVID-19. Il s’agit notamment des personnes âgées et des personnes souffrant d'affections préexistantes (comme l'asthme, le diabète ou les maladies cardiaques). Il ne faut pas non plus oublier les personnes vivant dans la pauvreté, sans domicile fixe ou sans titre de séjour légal en Suisse, personnes pour lesquelles il est plus difficile d'accéder aux mesures préventives, et aux soins médicaux. Lors de l'élaboration de mesures pour le confinement et pour le traitement de COVID-19, il conviendra donc d'accorder une plus grande attention aux besoins particuliers de ces groupes de personnes ainsi qu’aux éventuels obstacles auxquelles ils sont confrontés.