« Qu'il s'agisse d'universitaires, de journalistes, de membres de minorités ethniques ou religieuses, de femmes ou de personnes ayant travaillé pour l’ancien gouvernement ou des gouvernements étrangers, des milliers d’Afghan·e·s risquent les représailles des Talibans », observe Alexandra Karle, directrice d’Amnesty International Suisse.
Amnesty International a documenté le massacre d’hommes de la minorité hazara dans la province afghane de Ghazni. Ces meurtres brutaux prouvent que les minorités sont particulièrement vulnérables sous le nouveau régime. Des informations alarmantes parviennent en outre de la vallée du Panchir, où les combats entre les talibans et la résistance se poursuivent. Amnesty International y a notamment documenté des assassinats ciblés de civils et de soldats qui se sont rendus, et le blocage de l'approvisionnement humanitaire.
La Suisse a évacué ses ressortissant·e·s ainsi que des membres du personnel afghan du bureau de coopération et leur famille, au total 385 personnes. Elle concentre désormais ses efforts sur l’aide humanitaire à destination de l’Afghanistan et des pays voisins pour qu’ils puissent accueillir des réfugié·e·s.
« La Suisse ne doit pas se contenter de financer de l’aide humanitaire. Elle doit aussi accueillir sans tarder un nombre important d’Afghan·e·s en butte aux représailles des talibans et assurer leur protection. » Alexandra Karle directrice d’Amnesty International.
« La Suisse ne doit pas se contenter de financer de l’aide humanitaire. Elle doit aussi accueillir sans tarder un nombre important d’Afghan·e·s en butte aux représailles des talibans et assurer leur protection », souligne Alexandra Karle directrice d’Amnesty International.
Que ce soit via la pétition du Parti socialiste – qui a déjà récolté plus de 40'000 signatures – ou celle d’Amnesty International, l’appel des juristes indépendant·e·s, des Églises réformées, de Brava en faveur des femmes et des personnes LGBTQIA+ ou diverses manifestations à travers la Suisse, la société civile a fait entendre sa voix en ce sens.
13 organisations de la société civile réitèrent leur appel pour l’accueil d’un nombre important d’Afghan·e·s menacé·e·s et demandent au Conseil fédéral d’agir selon les revendications adressées par voie de pétition, à savoir :
• Accueillir immédiatement, par des voies sûres, un important contingent de personnes menacé·e·s, que ce soit en créant de nouvelles places de réinstallation, ou en facilitant la délivrance de visas et le regroupement familial ;
• Renoncer à tous les renvois de personnes vers l’Afghanistan ;
• Réexaminer les décisions de renvois vers l’Afghanistan et régulariser la situation des Afghan·e·s en Suisse par l’octroi à minima d’une admission provisoire.
Contribution de l'Alliance des villes et communes pour l’accueil des réfugié·e·s
De nombreuses villes suisses sont également prêtes à accueillir des réfugié·e·s supplémentaires au-delà de leurs obligations actuelles. Les 16 villes qui se sont regroupées au sein de « L'Alliance des villes et communes pour l’accueil des réfugié·e·s » demandent depuis longtemps au Conseil fédéral d'agir conformément à la tradition humanitaire de notre pays. L'objectif doit être d'amener en Suisse le plus grand nombre possible de réfugié·e·s qui endurent des conditions précaires dans les régions en conflit et dans les camps aux frontières de l'Europe. Les membres de cette Alliance sont : Baden, Bâle, Berne, Delémont, Fribourg, Genève, Kriens, Lausanne, Lucerne, Moutier, Prilly, Spiez, Saint-Gall, Wil (SG), Winterthur et Zurich.
Les 13 organisations signataires :
Commission protestante romande Suisses-Immigrés (CPRSI)
Jesuiten-Flüchtslingsdienst Schweiz
Solidarité sans frontières
Solitaritätsnetz Oberthurgau
ACAT
Kontakt- und Beratungsstelle für Sans Papiers
Schweizerische Beobachtungsstelel für Asyl- und Ausländerrecht
Solidaritätsnetz Ostschweiz
Queeramnesty
Verein Solidaritätsnetz Zürich
Seebrücke Schweiz
Solinetze Schweiz / Solinetz Bern
Amnesty International