Amnesty International s’est déjà exprimée sur la situation des droits humains dans la province autonome du Xinjiang. Elle reste extrêmement inquiète à ce sujet. Les Ouïgours, les Kazakhs et autres groupes minoritaires à forte composante musulmane y endurent une surveillance inquisitrice, des détentions arbitraires et un endoctrinement à marche forcée. Amnesty International demande la libération immédiate de toutes les personnes captives dans les « camps de rééducation » du Xinjiang dont il n’a pas été prouvé au terme d’une procédure judiciaire équitable qu’elles auraient commis une infraction pénale reconnue par le droit international.
«Il est urgent d’enquêter en profondeur sur la situation des droits humains dans le Xinjiang.» Michael Ineichen, responsable du plaidoyer auprès de la Section suisse d’Amnesty International
Pour Michael Ineichen, responsable du plaidoyer auprès de la Section suisse d’Amnesty International, «le gouvernement suisse doit mettre à profit ses relations commerciales et diplomatiques avec la Chine afin d’obtenir la présence sur place d’une mission d’observation indépendante et neutre. Il est urgent d’enquêter en profondeur sur la situation des droits humains dans le Xinjiang».
Une nouvelle stratégie vis-à-vis de la Chine
Le gouvernement suisse est en passe de définir sa nouvelle stratégie vis-à-vis de la Chine et les orientations qu’il entend donner aux relations avec elle sur les plans diplomatique, économique et culturel. Dans le même temps, Amnesty International continue à accumuler les preuves de graves et persistantes violations des droits humains dans ce pays. Ils sont menacés par l’application de lois restrictives au nom de la sécurité nationale, et les personnes qui les défendent systématiquement espionnées, harcelées, bâillonnées, arrêtées et emprisonnées. Avec le concours d’entreprises privées actives dans les technologies et l’Internet, les autorités utilisent des dispositifs de reconnaissance faciale, des systèmes d’enregistrement et les ressources du Big Data pour surveiller et contrôler des individus au hasard. Les personnes LGBTI* sont constamment discriminées ; quant aux personnes trans, elles n’ont guère accès à des soins médicaux non stigmatisants. À Hong-Kong, la liberté d’expression et le droit de rassemblement et d’association pacifiques sont de plus en plus restreints.
Des valeurs universelles comme lignes directrices
Selon Michael Ineichen, «pour être un partenaire crédible d’une puissance influente comme la Chine, la Suisse doit réserver une place prépondérante aux droits humains dans sa stratégie vis-à-vis de ce pays. Ce n’est qu’ainsi qu’elle pourra garantir que ses engagements culturels, diplomatiques et économiques avec ce pays soient guidés par les intérêts et les valeurs universelles qui sous-tendent l’édifice des droits humains».