© Novikov Aleksey /shutterstock.com
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Chine La Suisse doit exiger le respect des droits humains

Communiqué de presse publié le 11 août 2021, Berne. Contact du service de presse
Le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis se rend en Chine pour une visite de haut niveau. Ce voyage intervient peu après que la Suisse a retiré son soutien à une déclaration commune de 43 États condamnant les crimes commis au Xinjiang à l'Assemblée générale de l'ONU.

«Les questions économiques et les bons offices de la Suisse en faveur des discussions entre les États-Unis et la Chine ne doivent pas conduire à une attitude timorée en matière de droits humains. Amnesty International attend du ministre suisse des Affaires étrangères qu'il communique publiquement l'inquiétude de la Suisse au sujet des graves violations des droits humains commises en Chine.»

«La stratégie du Conseil fédéral à l'égard de la Chine est très claire. Elle stipule explicitement que pour que l'engagement en faveur des droits humains soit efficace en direction de ce pays, il est essentiel que ces droits soient défendus de manière cohérente et conséquente à tous les niveaux», a déclaré Michael Ineichen, responsable plaidoyer à Amnesty Suisse.

Dans le cadre d'une commission des droits humains de l'Assemblée générale de l'ONU, un groupe de 43 États – dont un certain nombre de pays européens – avait condamné la répression des Ouïghours fin octobre. La Suisse qui s'était associée à plusieurs reprises aux déclarations du groupe sur les actions de Pékin au Xinjiang, n'a étonnamment pas signé la déclaration. Détail marquant, une rencontre de haut niveau entre les États-Unis et la Chine avait eu lieu pour la première fois à Zurich peu avant. Puis le ministre des Affaires étrangères Cassis a annoncé son voyage en Chine.

«La Suisse devrait exiger un accès immédiat à la région afin qu'une enquête indépendante sur les graves violations des droits humains au Xinjiang puisse être menée. Cet accès doit également s'appliquer aux journalistes et scientifiques indépendants et ne pas se limiter au Xinjiang. Il faut aussi permettre l'accès aux camps d’internement et aux prisons dans d'autres parties de la Chine. Le conseiller fédéral Cassis devrait en outre exiger au plus haut niveau la libération de toutes les personnes injustement détenues et la dissolution des camps d’internement.» 

En ce qui concerne la répression croissante à Hong Kong, Amnesty International attend du ministre suisse des Affaires étrangères qu'il réitère auprès de ses interlocuteurs la «préoccupation exprimée précédemment par le DFAE concernant l'affaiblissement rapide de la société civile et la détérioration de la liberté d'expression qui a suivi l’adoption de la loi sur la sécurité nationale».