Un climat de peur persiste. Les organes chargés de l’application des lois présents dans la région, aussi bien fédéraux que locaux, réagissent de manière arbitraire et illégale aux attaques lancées par divers groupes armés. Les personnes qui dénoncent publiquement des actes de torture ou des centres de détention illégaux risquent d’être victimes de disparitions forcées. L’impunité est totale. Les victimes de violations des droits humains craignent à tel point pour leur sécurité qu’elles s’abstiennent souvent de porter plainte contre leurs tortionnaires. Les proches qui se sont adressés à la Cour européenne des droits de l’homme pour dénoncer la disparition d’un membre de leur famille sont souvent contraints de quitter le pays pour ne pas risquer de disparaître à leur tour.
Bien que l’ODM vienne seulement de débuter la procédure (audition des personnes), il pourrait annuler très prochainement certaines admissions provisoires. Amnesty International considère que la situation sur place n’est pas assez stable pour permettre un renvoi forcé au cours des mois à venir. Un retour dans la sécurité et la dignité ne peut actuellement avoir lieu que sur une base volontaire, et dans le cadre d’un programme d’aide au retour durable qui permette la réintégration économique de ceux et celles qui décident de rentrer dans leur pays.