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Le 15 juillet 2008, Ahmet Yıldız est sorti de chez lui pour aller acheter de la crème glacée. Peu de temps après, son compagnon, Ibrahim Can, a entendu des coups de feu. Lorsqu'il est descendu en bas de l'immeuble, il a vu qu'Ahmet avait été abattu. L'assassinat d'Ahmet Yıldız est largement considéré comme étant un crime «d’honneur». Comme cela s'est déjà produit pour d'autres crimes «d’honneur», la famille d'Ahmet n'est pas allée chercher son corps pour lui faire des funérailles. Trois mois après le meurtre, un mandat d'arrêt a finalement été lancé contre le seul suspect, le père d'Ahmet. Ce suspect n'a toujours pas été arrêté par la police.
Cette affaire illustre l’absence de réaction des autorités turques en cas de violences commises contre des lesbiennes, des gays ou des personnes bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI). Ibrahim Can a indiqué à Amnesty International qu'au cours des mois qui ont précédé le meurtre d'Ahmet, ce dernier a reçu des menaces de violences de la part de sa famille, notamment de son père. En octobre 2007, Ahmet a porté plainte au pénal contre sa famille et demandé une protection au parquet du district d'Üsküdar à Istanbul. Au lieu d'intervenir, le parquet a transféré la plainte à un district voisin. Aucune protection n'a été fournie. Après l'assassinat d'Ahmet, il est apparu qu'aucune enquête n'avait été menée à la suite de la plainte qu'il avait déposée.
Il n'existe pas en Turquie de statistiques officielles sur les crimes commis contre les LGBTI. Toutefois, des groupes de défense des droits des LGBTI ont recensé pour la seule période allant de janvier à juillet 2012 au moins quatre meurtres de femmes transgenres et un meurtre d'homme gay. La loi turque ne prévoit explicitement aucune protection contre la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle ou l'identité de genre, malgré les campagnes menées par des groupes de défense des droits des LGBTI.
Proposition de lettre et revendications en français
Monsieur le Ministre,
Le 15 juillet 2008, Ahmet Yıldız est sorti de chez lui pour aller acheter de la crème glacée. Peu de temps après, son compagnon, Ibrahim Can, a entendu des coups de feu. Lorsqu'il est descendu en bas de l'immeuble, il a vu qu'Ahmet avait été abattu. L'assassinat d'Ahmet Yıldız est largement considéré comme étant un crime «d’honneur». Comme cela s'est déjà produit pour d'autres crimes «d’honneur», la famille d'Ahmet n'est pas allée chercher son corps pour lui faire des funérailles. Trois mois après le meurtre, un mandat d'arrêt a finalement été lancé contre le seul suspect, le père d'Ahmet. Ce suspect n'a toujours pas été arrêté par la police.
Cette affaire illustre l’absence de réaction des autorités turques en cas de violences commises contre des lesbiennes, des gays ou des personnes bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI). Ibrahim Can a indiqué à Amnesty International qu'au cours des mois qui ont précédé le meurtre d'Ahmet, ce dernier a reçu des menaces de violences de la part de sa famille, notamment de son père. En octobre 2007, Ahmet a porté plainte au pénal contre sa famille et demandé une protection au parquet du district d'Üsküdar à Istanbul. Au lieu d'intervenir, le parquet a transféré la plainte à un district voisin. Aucune protection n'a été fournie. Après l'assassinat d'Ahmet, il est apparu qu'aucune enquête n'avait été menée à la suite de la plainte qu'il avait déposée.
Je demande que l'unique personne soupçonnée d'avoir commis ce meurtre soit déférée à la justice et jugée dans le respect des normes d'équité des procès. De plus je demande une enquête sur le fait qu'Ahmet Yıldız n'ait pas été protégé et que, plus de quatre ans après son assassinat, l'unique suspect n'ait toujours pas été déféré à la justice. Je vous exhorte, Monsieur le Ministre, à prendre immédiatement des mesures pour empêcher et combattre les crimes de haine homophobes et transphobes.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, à l’expression de ma haute considération.
Lettre courtoise en turc ou en français à:
Minister of Justice
Mr Sadullah Ergin
Ministry of Justice
Adalet Bakanlığı
06659 Ankara
Turquie
Fax: +90 3124177113
E-mail: [email protected]
Copie à:
Ambassade de la République de Turquie
Lombachweg 33
Case postale 34
3000 Berne 15
Fax: 031 352 88 19
E-mail: [email protected]
Cette lettre fait partie des Lettres contre l'oubli de mars 2013. Retour au sommaire des Lettres contre l'oubli | Télécharger le fichier Word | S'inscrire pour recevoir un e-mail chaque mois avec les nouvelles lettres.