Plus de 8000 personnes ont été blessées sur le lieu de la manifestation suite à l’utilisation de balles réelles, de gaz lacrymogènes, de canons à eau, de balles en plastique. La mort d'au moins trois manifestants peut en outre être liée à l'usage abusif de la force par la police.
L'organisation a observé les manifestations à Istanbul et à Ankara et a interviewé des dizaines de personnes dans quatre villes à travers la Turquie. Ces personnes ont été soit blessées par la police, arrêtées de manière illégale, battues ou agressées sexuellement pendant leur détention.
La grande majorité des abus de la police risquent de rester impunis, alors que beaucoup de ceux qui ont organisé et participé à des manifestations ont été vilipendés, maltraités et font maintenant face à des poursuites basées sur des accusations injustes ou exagérées. Ceux qui ont soutenu les manifestants ou relayé leurs revendications - médecins, avocats, journalistes et même des entreprises - ont également subi menaces et harcèlement. Les personnes qui sont accusées d'avoir organisé des manifestations sont poursuivies en vertu des lois anti-terroristes.
«Le gouvernement turc doit apprendre à tolérer les opinions divergentes exprimées à travers des manifestations de rue et s'assurer que les policiers soient formés et équipés pour agir dans le cadre de la loi», a déclaré Andrew Gardner, expert d’Amnesty International pour la Turquie.
Amnesty International appelle les gouvernements et les fournisseurs de matériel anti-émeutes à imposer une interdiction immédiate de transfert ou d’exportation vers la Turquie. Une telle interdiction devrait rester en vigueur jusqu'à ce que les autorités turques autorisent des enquêtes rapides, indépendantes et impartiales sur les allégations d'utilisation abusive ou arbitraire de la force, et s’engagent à utiliser ce matériel conformément aux normes internationales.
Communiqué de presse publié le 2 octobre 2013, Londres, Lausanne.
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