Cette stratégie, qui s’ajoute à la fermeture de plus de 160 organes de presse, envoie un message clair et inquiétant: l’espace accordé à la dissidence se réduit chaque jour un peu plus, et celles et ceux qui veulent dénoncer cette situation le paient au prix fort. Un tiers des journalistes emprisonnés dans le monde sont détenus dans des prisons turques, la grande majorité d’entre eux dans l’attente d’un procès.
S’il est tout à fait normal que le gouvernement enquête sur cette tentative de coup d’État et combatte le terrorisme, les autorités doivent néanmoins garantir que les droits humains, notamment le droit à la liberté d’expression soient respectés au cours de ces opérations.
L’emprisonnement prolongé de plus de 120 journalistes et autres professionnels des médias en attente de jugement depuis juillet 2016 est arbitraire et témoigne d’une volonté de punir. Nombre de ces personnes risquent d’être jugées sur la base d’accusations infondées de terrorisme, dans le but de harceler et d’intimider les journalistes qui exercent leur droit à la liberté d’expression.
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