Le mercredi 22 novembre 2017, le Tribunal d'Istanbul a rejeté la requête de mise en liberté provisoire du président d'Amnesty Turquie présentée par ses avocats, malgré une absence totale de preuves à son encontre. Les autorités l’accusent d’être un partisan du mouvement de Fethullah Gülen, auquel elles attribuent la responsabilité de la tentative de coup d’État de juillet 2016.
«Le 10 décembre 1948, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la Déclaration universelle des droits de l’homme. Un des visages de la lutte en faveur de ces droits est le président d'Amnesty International Turquie, Taner Kiliç. La décision judiciaire ordonnant son maintien en détention dépasse l’entendement. Le dossier est vide, toutes les preuves montrent que Taner Kiliç est innocent. Il a tout de même été renvoyé dans la cellule surpeuplée où il a déjà passé plus de cinq mois», a déclaré Barbara Hendricks.
«Le dossier est vide, toutes les preuves montrent que Taner Kiliç est innocent.»
- Barbara Hendricks
«Les valeurs contenues dans la déclaration de 1948 sont plus fortes que ceux qui croient que l’oppression tuera la vérité. Il faut continuer à maintenir la pression pour la libération de Taner Kiliç», a ajouté la cantatrice.
En tant que Marraine de Taner Kiliç, Barbara Hendricks a rejoint plus de 70 personnalités du monde de la culture et de la politique, dont Edward Snowden, Catherine Deneuve, Sting, Ai Weiwei et Angélique Kidjo qui ont uni leurs forces pour demander la libération sans condition des défenseurs des droits humains en Turquie.
En détention depuis juin 2017
Taner Kiliç a été arrêté le 6 juin 2017 et placé en détention trois jours plus tard. Dix autres militants, dont İdil Eser, la directrice d'Amnesty Turquie, ont été arrêtés un mois plus tard. Sept d'entre eux ont été maintenus en détention provisoire dans la prison de très haute sécurité de Silivri, tandis qu’une autre personne a été maintenue en détention provisoire dans la prison de Sincan, à Ankara. Les huit défenseurs ont été détenus pendant près de quatre mois, avant d'être remis en liberté conditionnelle à l'issue de leur première audience en octobre 2017. Ils demeurent tous accusés d’«appartenance à une organisation terroriste».
Taner Kiliç est accusé d’avoir téléchargé et utilisé l'application de messagerie cryptée ByLock qui, selon l'accusation, est un outil dont se servent les membres du mouvement Gülen pour communiquer entre eux. Or, deux analyses indépendantes du téléphone de Taner Kiliç, commandées par Amnesty International, ont conclu qu'il n'y avait aucune trace de ByLock sur son téléphone. Jusqu'à présent, le ministère public n'a fourni aucune preuve venant étayer son accusation.